"Si la facture est multipliée par cinq, ça peut être énorme" : les piscines municipales victimes de la hausse des prix de l'énergie

Les prix du gaz et de l'électricité flambent cet hiver. Or, de nombreuses piscines municipales ou communautaires utilisent ces énergies pour le chauffage. Les factures s'envolent, avec des conséquences pour le budget des communes.

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Un bassin couvert de 25 mètres, une pataugeoire, un espace de remise en forme... A Châtillon-sur-Seine (Côte-d'Or), la piscine municipale, ouverte toute l'année, fait le bonheur des habitants. Mais avec la hausse des prix de l'énergie, elle pourrait aussi faire gonfler le budget de la commune.

"L'eau des bassins est chauffée grâce au gaz, explique le maire, Hubert Brigand. Avant l'augmentation, nous avions une facture de 45000 euros par an, à laquelle il fallait ajouter 56000 euros d'électricité pour les pompes, l'éclairage et le chauffage intérieur. Cette année c'est encore l'inconnue, mais selon les fournisseurs, en fonction des volumes, cela peut être multiplié par trois à cinq."

Car ces derniers mois, les prix de l'énergie se sont envolés et risquent de plomber les budgets des collectivités. "Nous attendons de savoir précisément ce qu'il en sera, mais si la facture est multipliée par cinq, passer d'environ 100000 euros par an à 500000, ça peut être énorme", redoute Hubert Brigand.

Quelles conséquences pour la commune ?

Une hausse qu'il faudra absorber, sans trop grever le budget de la commune (près de 5 millions d'euros par an de dépenses d'investissement et 5 millions de fonctionnement). "Nous avons heureusement un peu de trésorerie, se félicite le maire, cela pourra servir car il n'est pas question de toucher au prix des entrées ou de faire payer le contribuable en augmentant les impôts."

Mais cette augmentation risque de se répercuter sur les projets de la municipalité. "Il y aura des conséquences, nous ferons peut-être un peu moins de choses par ailleurs, nous allons regarder sur les autres secteurs ce qu'il est possible de rogner. Dans tous les cas c'est une mauvaise surprise pour Châtillon-sur-Seine."

Un impact limité à Nevers

D'autres collectivités sont heureusement moins touchées par la hausse. A Nevers (Nièvre), l'agglomération gère deux équipements : la piscine Aquabalt, inaugurée en 2019, et l'Îlot Corail à Varennes-Vauzelles. La facture énergétique aurait donc pu être salée. "Pour le moment, nous sommes peu concernés", se réjouit Daniel Devoise, adjoint au maire en charge notamment des infrastructures sportives.

"Nos deux piscines sont raccordées au réseau de chaleur urbain, détaille l'élu. Plus de 75% de l'énergie utilisée pour le chauffage provient de l'usine de valorisation des déchets et d'une chaufferie biomasse, seule une petite part dépend du gaz, ce qui fait que nous subissons moins les répercussions. Pour Aquabalt, nous avons bien une facture d'électricité de près de 90000 euros par an, pour les pompes, le traitement de l'eau ou les lumières, qui devrait connaître une hausse de 4 à 5%. Mais ce n'est pas considérables et nous sommes capables de l'absorber."

Le choix a été fait dès la conception de cet équipement encore neuf. "Lorsque le choix a été validé, le cours du gaz était autour de 30 à 40 euros du mégawatt/heure. Le réseau de chaleur était compétitif, mais de peu. Aujourd'hui, on a atteint en décembre presque 120 euros, le réseau de chaleur est fortement avantageux", précisent les services de l'agglomération.

Anticiper l'envolée des cours

La collectivité se réjouit aussi de la décision des élus de Varennes-Vauzelles de raccorder leur équipement au réseau de chaleur il y a quelques années. En 2003, la piscine de l'Îlot Corail avait été construite avec une chaudière au gaz, avant de changer de mode de chauffage avec le développement du réseau.

"Ce sont des choix majeurs qui ont permis d'anticiper l'envolée des cours, de lisser l'augmentation et d'en réduire l'impact", analyse Daniel Devoise. Un projet de data center pourrait encore permettre dans les années à venir d'accroître la part liée à la récupération de chaleur. "Ce n'est pas un apport considérable, mais toutes les initiatives mises bout à bout permettent de faire des économies."

Des gains bienvenus, d'autant plus en période de crise sanitaire. D'après des estimations nationales, les restrictions d'ouverture auront permis d'économiser près de 7% sur les dépenses énergétiques, mais à Nevers, les recettes d'exploitation ont diminué dans le même temps de 56%.

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