À Flangebouche, un projet de construction d'un poulailler industriel était soumis à une enquête d'utilité publique.
Le groupe agro-alimentaire LDC voulait implanter un élevage industriel de poules à Flangebouche, dans une petite commune du Doubs. Le bâtiment de 1530 m2 devait abriter 33.000 poulets. La ferme offrant ainsi un mètre carré de surface pour 22 volatiles. Ce projet, porté par Mickael Troutet, un conseiller municipal du village, était loin de faire l'unanimité.
Plusieurs habitants ainsi que la Confédération Paysanne dénonçaient l'envergure d'une telle exploitation et le manque de respect de normes environnementales en zone AOP Comté et à proximité du Dessoubre. Selon Jérémy Coley, porte-parole de la Confédération paysanne du Doubs et du Territoire de Belfort, les volailles auraient été nourries aux tourteaux de soja OGM alors que l'utilisation des OGM est interdite en zone de production du Comté.
La commission du Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (Coderst) chargée d'évaluer la faisabilité du projet en terme de normes, a eu lieu vendredi 29 mars. Les membres du Coderst ont rejeté majoritairement ce projet.
"L'opposé de ce qu'on essaie de faire dans le département"
"Sur 20 votants, seules deux voix étaient favorables. Je précise que le Coderst est une instance très large, pas uniquement composée des services de l'état mais aussi de membres d'associations environnementales" nous a expliqué Jean-Philippe Setbon, secrétaire général de la préfecture du Doubs, qui présidait cette commission. Ce dernier nous précise que ce projet, qui ne devait à la base pas être un projet industriel, manquait de crédibilité.
"Il n'a trouvé personne pour lui céder ou lui vendre des terrains, c'est comme ça qu'il s'est rabattu sur un projet industriel, qui est ce contre quoi les agriculteurs se battent depuis des années. Il va à l'opposé de ce qu'on essaie de faire dans le département" a détaillé le secrétaire général. Et d'ajouter : "La commission a également estimé que son procédé de traitement des fientes animales, qui repose sur un compost n'offrait aucune garantie. On ne savait pas s'il allait pouvoir vendre ce fameux compost."
Un arrêté préfectoral de refus doit être publié d’ici la fin de semaine. Une notification sera adressée à l'exploitant.