Le moro-sphinx est un papillon très commun et bien réparti sur l’ensemble de notre pays. Il s’agit également du sphinx le plus connu et le plus répandu en Franche-Comté. Féru de fleurs, vous le trouverez probablement près de vos jardins et pots de fleurs. Encore faut-il le reconnaitre, mais pas d’inquiétude, celui-ci se démarque.
Un insecte aussi étonnant que détonant
Si le moro-sphinx est nommé ainsi c’est parce qu’il appartient à la famille de papillons des sphinx. « Tous ont la particularité d’avoir un corps très épais et des ailes effilées », remarque Justine Amiotte-Suchet, chargée de communication du Conservatoire botanique national de Franche-Comté – Observatoire régional des Invertébrés. Et si ce groupe est nommé « sphinx », c’est à cause de leur chenille. En effet, celle-ci a tendance à se positionner en levant la tête en avant, ce qui rappelle la position adoptée par le sphinx de la mythologie grecque.
Le moro-sphinx est également parfois surnommé « papillon colibri ». Car il présente une ressemblance avec l’oiseau. En effet, comme le colibri, l’insecte possède une grande trompe et reste donc à distance de la fleur lorsqu’il butine. Il a également un vol ultra-stationnaire et bas des ailes très rapidement. C’est d’ailleurs un des papillons qui enregistre le plus de battement d’aile à la seconde avec 75 battements par seconde.
Un autre aspect intéressant de cet insecte est qu’il est considéré comme un papillon de nuit, pourtant, celui-ci est exclusivement diurne. Justine Amiotte-Suchet précise que « la distinction papillon de jour/nuit n’est en réalité pas liée à la phase durant laquelle le papillon est visible ». Les papillons sont répartis en deux groupes selon certains critères comme la forme des antennes et la position des ailes. Et, il a été constaté que la majorité des papillons d’un groupe vole le jour et l’autre la nuit. C’est comme ça que la dénomination « papillon de jour / de nuit » est apparue.
N’importe qui peut participer, il suffit d’avoir envie d’observer la nature
Justine Amiotte-Suchet
Afin de mieux connaitre cet invertébré et sa répartition sur le territoire, le Conservatoire botanique national de Franche-Comté – Observatoire régional des Invertébrés et l’Office pour les Insectes et leur environnement de Franche-Comté, lancent une opération de recensement grâce à une enquête participative.
Jusqu’au 30 juillet, toutes les personnes qui le souhaitent peuvent remplir un formulaire en ligne, en indiquant l’espèce observée, la date et la localisation précise. « Ces informations sont très importantes. Par exemple, la date d’observation permet d’interpréter la scénologie de l’espèce. C’est-à-dire pouvoir savoir si elle émerge plus tôt ou plus tard que d’habitude. Et à terme, cela peut permettre de visualiser les conséquences du changement climatique ». Une équipe scientifique récupère l’ensemble des données avant de les analyser et d’établir un bilan.