Le scarabée japonais, insecte ravageur qui se nourrit de feuilles, pourrait arriver en France depuis la Suisse

L’Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale (ANSES) a indiqué dans un rapport que le scarabée japonais, qui se nourrit de feuilles et de racines de végétaux, pourrait prochainement arriver en France.

L’adulte se nourrit de feuilles et la larve de racines. Le scarabée japonais est, comme d’autres hannetons, l’ennemi de nombreux végétaux. Dans son rapport, l’ANSES explique, « en consommant les feuilles, le scarabée japonais réduit la surface foliaire, ce qui diminue la capacité de photosynthèse des plantes et donc potentiellement leur rendement ».

Fréderic Mora, directeur scientifique au conservatoire botanique national de Franche-Comté, nuance, « Sur une année cela peut effectivement affecter la croissance, mais globalement, les végétaux sont assez résistants ». Les dommages sont surtout esthétiques, notamment pour des plantes ornementales, puisqu’en prenant son repas, l’insecte créé de petits trous dans les feuilles.

L’impact du scarabée japonais peut devenir particulièrement problématique en cas de pullulation, c’est-à-dire lorsque l’insecte se multiplie rapidement et en grand nombre. Durant cette période de nombreux végétaux sont alors effectivement touchés. Cependant, Fréderic Mora explique qu’ « il s’agit d’un cycle, donc ce phénomène se stabilise à un moment donné. Il y a des phases de pic, puis des phases de densité plus faible ».

Le scarabée japonais pourrait traverser la frontière

Déjà présent en Italie et chez nos voisins suisses, le scarabée japonais va très probablement passer la frontière constate l’ANSES. « Selon les résultats de l’expertise, rien ne s’oppose à son établissement en France : c’est un insecte qui se déplace facilement, les conditions de température et de précipitation lui sont favorables et comme il peut consommer de nombreuses espèces de plantes présentes sur le territoire français il n’aura pas de difficulté à trouver des sources de nourriture ».

La Franche-Comté, qui partage une frontière avec la Suisse, pourrait voir arriver le fameux insecte avant les autres. « Des fois, l’entrée est provoquée de manière accidentelle et involontaire. Par exemple, par des échanges de végétaux. Une femelle prête à pondre peut se mettre dans un pot de fleurs ou entrer dans une voiture et se retrouver 200 kilomètres plus loin. Les voies de colonisation sont souvent liées à des introductions involontaires » précise le directeur scientifique au conservatoire botanique national de Franche-Comté.

Si vous repérez un scarabée japonais dans la région, il est utile de le signaler à un spécialiste en le prenant en photo ou envoyant un spécimen. « De nombreuses espèces sont suivies afin de comprendre et constater leur mécanisme de colonisation ».

Cependant, il faut faire attention à ne pas le confondre avec le hanneton des jardins, particulièrement répandu dans la région, qui lui ressemble beaucoup et se comporte globalement de la même façon. Comme le scarabée japonais, ses élytres sont brunes et son thorax vert bleuté métallique, cependant il est plus poilu que son camarade asiatique. Il faudra donc bien ouvrir l’œil pour démasquer l’intrus qui va probablement s’installer en France dans les prochaines années.

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