Au delà des manifestations, certains "gilets jaunes" vont désormais interpeller les élus, sur leur terrain, parfois chez eux. Samedi, une centaine de manifestants ont rendu une visite surprise au sénateur LREM François Patriat.
Une centaine de "gilets jaunes" se sont rendus dans l'après-midi de samedi 16 février devant le domicile côte-d'orien de François Patriat, le président du groupe La République En Marche au Sénat. Le parlementaire a pris le parti d'aller à leur contact pour débattre pendant une bonne partie de l'après-midi.
"Les élus se doivent d'être à la hauteur des gens, à la portée des gens. C'est-à-dire répondre à leurs attentes, nous explique-t-il au lendemain de sa rencontre. Comprenant qu'ils venaient à mon domicile, je me serais mal vu enfermé. J'ai préféré avec bonne volonté écouter parfois leurs injures, leurs insultes, mais aussi écouter leurs demandes et leurs problèmes."
Écouter oui, mais il aurait préféré que cela se fasse dans d'autres conditions. Il regrette cette intrusion dans sa vie privée. "Quand je suis chez moi, je voudrais à la fois qu'on respecte mon intimité et ma famille. Eux ne le comprennent pas comme tel. Pour eux, il n'y a pas de tabou, pas de limite", ajoute le parlementaire.
"La seule solution"
Jean-Michel Cheritat faisait justement partie des "gilets jaunes" présents. Il estime que cette action est totalement légitime. "Dans la mesure où on s'est présentés devant son domicile et que lui est sorti et est venu à notre rencontre, on n'a pas dû être trop intrusif, je ne pense pas", indique-t-il. "C'est la seule des solutions. On ne peut pas avoir de réponse si on ne discute pas directement face à face. Mais encore faut-il qu'il y ait un dialogue."Se rendre au domicile des élus est devenu depuis quelques semaines un nouveau mode d'action des gilets jaunes. Le mois dernier par exemple, certains avaient tenté d'approcher la maison secondaire du porte parole du gouvernement Benjamin Griveaux en Saône-et-Loire. Ils en avaient été dissuadés par les forces de l'ordre.