Samedi 19 mai, le Tour d'Italie passe en mode montagne. Les 1730 m du Zancolan pourrait faire l'affaire des grimpeurs légers.
Si la légende de la course rose s'est forgée en montagne, c'est seulement au XXIe siècle que le Giro a découvert le Zoncolan. En 2003, par le versant de Sutrio. Puis en 2007, par celui d'Ovaro, devenu un classique puisque trois autres arrivées ont eu lieu ensuite dans ce stade naturel géant.
"Vous qui entrez ici, perdez toute espérance": la citation de Dante, que les coureurs pourront lire à Ovaro, donne le ton, en ouverture de la montée de 10,1 kilomètres, sans le moindre répit. L'une des plus dures d'Europe, convient-on dans le peloton, au vu de ses 11,9 % de pente moyenne, avec une pointe à 22 %, pour atteindre le fameux stade naturel, situé à 1730 mètres d'altitude.
"Le Zoncolan avantage les grimpeurs légers", estime Julien Pinot, frère et entraîneur de Thibaut Pinot qui occupe la troisième place du classement, à 1 min 04 sec de Yates (et à 17 sec de Tom Dumoulin).
"Si Chaves avait été encore dans le match, il aurait été le client. Yates paraît très fort, c'est un grimpeur léger, Pozzivivo aussi. Dumoulin, normalement, devrait avoir des difficultés sur ce col. Mais cette étape arrive après deux semaines de course, souvent intenses et nerveuses. La fatigue s'accumule, c'est un facteur qui va compter", poursuit Julien Pinot.
Thibaut Pinot, troisième au classement, va découvrir le Zoncolan. "Il a vu les vidéos, les photos des passages-clés", relève son frère qui préfère garder secret le choix du braquet. "La connaissance du terrain est importante mais ce n'est pas une classique où le placement est très important. Dans le Zoncolan, le principal est d'avoir les bonnes jambes".
L'objectif ? "Etre toujours dans le match en vue de la troisième semaine", répond l'entraîneur de l'équipe Groupama-FDJ. Réponse, samedi soir, au bout des 186 kilomètres de cette étape très attendue, qui comporte quatre ascensions avant l'ultime montée.
Le Giro a offert sa 13e étape aux sprinteurs, vendredi, à Nervesa della Battaglia, où l'Italien Elia Viviani s'est imposé pour la troisième fois à la veille de l'effrayant Monte Zoncolan.