À Héricourt en Haute-Saône, Marie Bourcet traverse la crise du covid avec courage. Cette restauratrice, installée depuis 7 ans en centre-ville est devenue épicière. Son quotidien est désormais fait de longues journées.
Cuisiner les plats qu’elle prépare comme chef de cuisine, passer les commandes de l’épicerie, servir les clients, tenir la caisse, faire le ménage. Et recommencer, Marie Bourcet ne manque pas de courage. L’épicerie fine chez Marie est ouverte 7 jours sur 7.
“Je voulais garder le contact avec les gens, et je me disais qu’au lieu de distribuer mes plats à la porte, je préférais que les gens viennent voir ce que je faisais” raconte-t-elle. Depuis la mi-décembre 2020, le restaurant Le Picadilly qui faisait une quarantaine de couverts le midi a fermé, pour laisser place à une nouvelle structure, l'épicerie Chez Marie. Dans le local, il a fallu retirer les tables, meubler de quelques étagères et vitrines pour exposer les denrées.
“La difficulté a été de trouver les fournisseurs, j’aimerais en trouver d’autres encore, qu’ils prennent contact avec moi… Moi, je ne suis pas épicière, je ne sais pas ce qui marche, marche pas, trouver des bons produits avec des prix accessibles pour tout le monde, et pas de produits qu’on trouve dans les grandes surfaces, sinon ça n’a pas d'intérêt de venir chez moi” raconte Marie Bourcet.
La crise sanitaire et le deuxième confinement ont accéléré les projets de cette haut-saônoise. Elle avait prévu d’ouvrir un second restaurant à Argiésans (Territoire de Belfort) à 10 minutes, et de transformer le restaurant d’Héricourt en épicerie. Tout s’est accéléré. Reste à faire les comptes. “Oui, je pense que ça peut bien fonctionner, ça fait deux mois maintenant, seulement, on ne peut pas encore savoir si on va perdre, gagner un peu d’argent avec cette formule” concède Marie Bourcet.
Ce qui est certain, c’est que c’est moins rentable qu’un restaurant qui servait auparavant plats du jour, burgers, fritures ou pizzas. “C’est 60 % de moins de revenus, et il faut que je travaille 10 heures par jour pour gagner quelque chose” lance l’ex-restauratrice.
Les clients eux apprécient. “Ca dépanne, c’est au centre-ville, si d’autres épiceries se développent, c’est bien. Je viens ici deux à trois fois par semaine, il y a beaucoup de fait maison, c’est bien” explique une cliente. “Je tiens bon, je suis motivée, courageuse” avoue la restauratrice qui ne compte pas ses heures pour faire tourner au mieux la petite épicerie, ouverte même le dimanche.
La municipalité d'Héricourt a décidé de soutenir la petite épicerie, qui bénéficiera d'un an de loyer offert.
Un reportage de Vanessa Hirson et Rémy Poirot.