Beaucoup d'émotion au téléphone, ce jeudi 25 janvier : d'un côté un habitant de Haute-Saône qui a trouvé un portefeuille perdu dans sa grange il y a 84 ans, de l'autre l'un des petits neveux du soldat, Vincent Soubielle. Sa famille a été retrouvée après la diffusion d'un reportage et article de France 3 Franche-Comté.
Laurent Soubielle ne cache pas son émotion : "J'ai regardé France 3 Pays Catalan et j'ai vu le reportage sur ce portefeuille perdu il y a 84 ans en Haute-Saône... Vincent Soubielle, le même nom de famille que moi et du même village, Formiguères, dans les Pyrénées-Orientales." Et, ni une, ni deux, il contacte par téléphone Jean-François Maillot de Colombier (Haute-Saône), qui, lui aussi, s'avoue très ému : " Laurent Soubielle était content, j’étais très heureux moi aussi, content d’avoir retrouvé la famille de Vincent. J’étais ému. Je n’ai pas beaucoup dormi cette nuit" confie le Haut-Saônois à France 3 Franche-Comté.
Mardi 23 janvier, nos reporters Emmanuel Deshayes et Laurent Brocard sont partis à la rencontre de ce couple de Haute-Saône. Angela Williamson et Jean-François Maillot faisaient des travaux dans leur maison. Dans le grenier d’une grange, sous une épaisseur de foin bien épaisse et tassée par les années, ils ont découvert un portefeuille, un stylo-plume, quelques photos de jeunes gens, dont certaines devant une église et même une lettre datée du 4 avril 1940. Le couple espérait pouvoir retrouver les descendants de ce soldat. En 48 heures, ce fut chose faite ! Malgré les 850 km qui séparent les deux familles.
On est restés plus d'une heure au téléphone ensemble.
Laurent Soubielle, petit neveu du soldat
Laurent Soubielle l'avoue, le passé de sa famille n'est pas évident à retracer : "J’ai déjà fait faire un arbre généalogique. Ce qui est un peu compliqué dans mon cas, c’est que mon grand-père paternel a épousé une femme qui s’appelle aussi Soubielle ! Donc, en fait, Vincent Soubielle, l’homme du portefeuille, est le frère de ma grand-mère."
Vincent Soubielle n'est pas mort pendant la guerre
Le couple de retraités est soulagé d'avoir réussi à retracer l'histoire de l'objet et de son propriétaire : la vie de Vincent Soubielle s'est bien poursuivie après son passage en Haute-Saône, et après la guerre.
L'épouse de Jean-François Maillot, Angela Williamson, était un peu anxieuse à ce sujet : "Je suis rassurée : ça me perturbait de savoir s’il était revenu de la guerre ou pas… ". "Vincent est né en 1901 et il est décédé en 1957. On ne connaît pas encore les causes de son décès. Il était boulanger, comme son père" poursuit Jean-François Maillot. En effectuant des recherches sur internet, ce dernier avait déjà bien avancé dans les recherches, et avait réussi à identifier l'église des Pyrénées-Orientales devant laquelle cette photo jaunie avait été prise.
Les deux familles vont se voir pour transmettre le précieux portefeuille
Après avoir échangé par téléphone, les deux familles ont décidé de se rencontrer.
Les Haut-Saônois doivent se rendre en mars chez leur fille qui habite à Béziers (Hérault). Il est convenu que Laurent Soubielle y fasse le déplacement pour les rencontrer. Angela et Jean-François s’en réjouissent déjà. "Les Soubielle, c’est une grande famille à Formiguères. Il paraît qu’il y en a 500 au cimetière ! En rencontrant des parents de Vincent, on en apprendra davantage sur sa vie. On aura des détails" confie Jean-François Maillot, découvreur malgré lui d'une belle histoire.
Laurent Soubielle a promis de récolter plus d’éléments sur la vie de son grand-oncle, qu’il n’a jamais connu. Angela et Jean-François pourront alors rendre à la famille le portefeuille de Vincent Soubielle, et la lettre et les photos, retrouvés sous une épaisse couche de foin, 84 ans après avoir été perdus.