La chouette chevêche d’Athéna est, comme tous les rapaces, un oiseau protégé. Inscrite sur la liste des espèces menacées en Franche-Comté, elle fait l’objet d’un programme de sauvegarde animé par la Ligue de Protection des Oiseaux. Ce samedi 7 décembre, un chantier participatif de plantation d’arbres fruitiers est prévu à Saint-Sulpice, en Haute-Saône.
Présente dans de nombreux pays du monde, de la Chine au Sahara en passant par l’Europe centrale, la chevêche d’Athéna est aujourd’hui une espèce menacée. Elle se trouve sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
En Franche-Comté, la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) a lancé un programme de sauvegarde de l’espèce, déclinaison du Programme Régional de Conservation d’Espèces « Chevêche et vergers » pour lequel des actions avaient été menées entre 2022 et 2024 en basse vallée de l’Ognon et dans le Nord Franche-Comté.
C'est une petite chouette qu’on voit un peu plus que les autres dans la journée. Elle est spécifique aux milieux semi-ouverts, on ne la trouve pas en forêt.
Ondine Dupuis, chargée de missions à la LPO Bourgogne-Franche-Comté
Ces deux territoires sont traversés par la LGV Rhin-Rhône et ont bénéficié à ce titre de mesures de compensation de SNCF Réseau, liées au chantier majeur de la construction de la ligne à grande vitesse en 2011.
Ce samedi 7 décembre, un chantier participatif de plantation de fruitiers hautes-tiges (qui atteint au moins 40 cm de circonférence et 4m de hauteur) est prévu chez un particulier volontaire à Saint-Sulpice en Haute-Saône. La plantation de fruitiers, de haies, mais aussi la pose de nichoirs permettent de développer de nouveaux habitats pour la chevêche d’Athéna, dont le territoire est régulièrement endommagé par les activités humaines.
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La chevêche, une espèce “parapluie” menacée
"La chevêche d’Athéna est, ce qu’on appelle, une espèce « parapluie » : sa protection et celle de son territoire permettent la protection d'un grand nombre d'autres espèces, assure Ondine Dupuis, chargée de missions à la LPO Bourgogne-Franche-Comté. Les actions déployées bénéficieront ainsi à tout un cortège d’animaux sauvages."
Selon la LPO, les populations de chevêche d’Athéna en Franche-Comté, 450 à 500 couples estimés selon des prospections menées en 2015, sont menacées par deux phénomènes. D’une part, l’urbanisation, intensification des pratiques agricoles et l’abandon des vergers engendrent une régression et une fragmentation de leur habitat. D’autre part, l’obstruction des cavités dans le bâti, qui s’explique notamment par la rénovation de bâtiments.
Elle a besoin de grands arbres fruitiers. Son habitat sert à une multitude d’espèces.
Ondine Dupuis, chargée de missions à la LPO Bourgogne-Franche-Comté
Les effectifs de la chevêche sont donc en déclin dans de nombreuses régions françaises. La LPO qualifie même la situation de "préoccupante" sur certains secteurs où des noyaux de populations se retrouvent isolés les uns des autres, avec des effets collatéraux sur les autres espèces : "Tout prédateur a un rôle important dans la chaîne alimentaire", rappelle Ondine Dupuis.
C’est pourquoi l'association mène de nombreuses actions pour sensibiliser le grand public à la préservation des habitats existants, et pour redévelopper ces habitats : des vergers traditionnels et prairies aux cavités naturelles comme les arbres creux ou créées par l’homme (bâti, nichoirs).
Depuis 2011, en compensation de la construction de la LGV Rhin-Rhône, plus d’une centaine de projets en faveur de la biodiversité ont été financés par SNCF Réseau, à hauteur de 4,57 millions d’euros.
