Au printemps, les promeneurs peuvent découvrir de jeunes chouettes fraîchement sorties du nid, semblant abandonnées. Il faut pourtant éviter de la ramasser pour la secourir, car cette expérience fait partie de son apprentissage naturel, nous explique le centre Athénas, basé à L'Étoile (Jura).
En mars, les beaux jours arrivent et les sorties en nature se font plus fréquentes. Les jeunes chouettes hulottes nées pendant l'hiver font de même : couvées par leurs parents au sein du nid pendant une cinquantaine de jours, elles s'aventurent hors de la cavité lorsqu'elles deviennent trop grandes.
Attention si vous découvrez une de ces petites chouettes isolées au détour de vos promenades ou dans votre jardin : il faut éviter autant que possible de les ramasser. Jamais l'adage "il faut laisser faire la nature" n'a été aussi véridique.
Les laisser se confronter à l'adversité
Animées de bons sentiments, "la plupart des personnes interprètent ça comme un état de détresse. Or dans la plupart des cas, il ne faut rien faire et laisser se confronter à leur apprentissage, préconise Gilles Moyne, directeur du centre Athénas, organisme dédié à la protection de la faune à L'Étoile (Jura). Nous récupérons par des promeneurs environ 40 à 80 jeunes chaque année, et seulement une sur 5 a réellement besoin de soins."
Hors du nid, ces bébés hulotte sont loin d'être isolés: ils restent sous la protection de leurs parents qui leur apporte régulièrement à manger. "Lorsque des personnes ramassent ces petits, ils les extraient de leur milieu naturel mais ils tentent aussi de les nourrir, avec de la saucisse, du steak haché. C'est à éviter absolument : à cet âge, la jeune chouette développe son squelette et une alimentation riche en calcium et en oligo-éléments est cruciale, prévient Gilles Moyne.
Si on compare avec l'humain, c'est aussi violent que d'enfermer un enfant pendant un an et lui faire manger de la salade, soit une alimentation très carencée.
Gilles Moyne, directeur du centre Athenas (Jura)
Le directeur du centre Athenas conseille aux promeneurs de ne déplacer ces petites chouettes que lorsqu'elles se trouvent à un endroit exposé au danger, soit par exemple au milieu d'une route, à proximité d'un chat ou d'un chien ou tout autre animal qui pourrait les chahuter.
"Attention cependant de ne pas les manipuler à la tombée de la nuit : les mères sont particulièrement attentives à ce moment de la journée et pourraient venir griffer l'imprudent qui toucherait à leur progéniture," souligne Gilles Moyne.
Le centre Athénas se tient à disposition pour prodiguer des conseils aux personnes inquiètes du comportement de jeunes animaux sauvages, qu'ils soient des chouettes, des renardeaux ou encore des levreaux.
►Contact : centre Athénas, 366 chemin du Montceaux, 39570 L'Étoile (Jura), 03 84 24 66 05.