Une résidente de l’Ehpad de Montagney, en Haute-Saône est décédée à l’hôpital de Besançon (Doubs) en février 2024 deux mois après avoir été agressée par un autre résident. Selon la famille de la nonagénaire, les coups reçus sont à l’origine de la dégradation de son état de santé. Ils ont décidé de porter plainte.
« Un événement traumatique » admet ce 28 mars le directeur de l’établissement Eric Monange. Dans la nuit du 6 au 7 décembre, une résidente, âgée de 92 ans, de l’Ehpad « Notre-Dame-des-Cèdres » a été agressée par un autre résident. « Les trois professionnelles qui travaillaient cette nuit-là sont intervenues dès qu’elles ont entendu les cris de cette dame ». La nonagénaire a été hospitalisée pendant quatre jours puis elle est revenue à Montagney. « Elle a été entourée avec beaucoup de bienveillance par les professionnels, les psychologues de l’établissement pour l’accompagner et la rassurer » précise Eric Monange au micro de nos journalistes Thierry Chauffour et David Martin.
Deux mois plus tard, la résidente décédera. La famille a déposé plainte en février dernier, estimant que cette agression serait à l’origine de la dégradation de l’état de santé de la résidente. Le procureur de la République a ouvert une enquête, elle devra déterminer s'il existe un lien de causalité entre l'agression et le décès de la nonagénaire.
Des « événements imprévisibles » selon l'établissement
La résidence Notre-Dame-des-Cèdres est un établissement de 73 places. Elle accueille uniquement des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
Cet établissement est géré par l’association Habitat et Humanisme. Une association fondée et présidée par le prêtre Bernard Devert. Son action est vaste. Il s’agit de lutter « contre l’exclusion et l’isolement des personnes en difficulté, d’agir en faveur du logement et de l’insertion et de la recréation de liens sociaux ».
Selon le directeur de l’Ehpad, l’agression de la personne âgée fait partie de ces « événements totalement imprévisibles avec ce type de résidents qui ont des troubles cognitifs très importants. Cela peut se traduire par des troubles psycho-comportementaux, de l’agitation, voire de l’agressivité, comme cela a été le cas pour cet événement ».
Une cellule de soutien
L’établissement précise qu’une cellule de soutien a été mise en place. « Les professionnels de l’Ehpad ont été très affectés » témoigne Eric Monange. À commencer par la famille de la résidente, mais aussi celle de son agresseur présumé.
D’autres plaintes déposées dans le Doubs
Ce n’est pas la première fois en Franche-Comté qu’une famille porte plainte à la suite d’un décès d’un de ses proches après une agression dans un Ehpad. En avril 2021 puis en juin 2021, deux résidents de l’Ehpad de Quingey dans le Doubs sont décédés une dizaine de jours après avoir été agressés par un autre résident.
À lire aussi => TEMOIGNAGE. Ehpad de Quingey : vers une nouvelle plainte, une famille livre ses soupçons
Les deux familles de ces résidents ont porté plainte avec constitution de partie civile pour « non-assistance à personne en danger » et « mise en danger d’une personne vulnérable » contre l’Ehpad de Quingey, la directrice et des membres du personnel médical de cet établissement.