Depuis plusieurs années, des apiculteurs font face aux vols d’une partie de leurs ruches. C’est ce qui est arrivé à Thomas Garnier, un apiculteur d’Amblans-et-Velotte en Haute-Saône. Un problème en plus pour une profession déjà en difficulté.
Les essaims d’abeilles ont disparu dans les ruches de Thomas Garnier. Sur les 15 ruches de cet apiculteur, six ont été pillées dans le week-end du 6 et 7 juillet dernier. Un drame pour ce tout nouveau producteur de miel qui a lancé son exploitation au mois de janvier 2024.
Un préjudice économique énorme pour ce nouvel apiculteur
Thomas Garnier s’occupe seul de son exploitation et est en situation de handicap. Autant de paramètres qui rendent ce vol particulièrement difficile à vivre pour l’apiculteur : “Je n’ai pas dormi de la nuit, s’ils reviennent cette nuit, je fais quoi” déplore-t-il auprès de notre journaliste Gabin Cransac.
Le préjudice est estimé à 5000 euros selon Thomas Garnier. Il précise aussi qu’il n’avait pas pris d’assurance contre le vol : “Je vais faire un appel aux dons parce que je n’ai pas fait de crédit pour acheter mon matériel” raconte l’apiculteur.
Apiculteur, un métier de plus en plus difficile
Les six ruches ont été vidées de leurs abeilles, mais rien n’a été dégradé et tout a été remis à la bonne place. Les ruches étaient scellées pour prévenir tout vol. Pour l’apiculteur, ce vol ne peut pas être un hasard : “On ne vient pas se servir dans une ruche comme on se sert dans un supermarché, c’est quand même quelqu’un qui s’y connaît”.
Une suspicion confirmée par Michel Mesnier, président du syndicat apicole du Doubs : “Ce qui pousse au vol, c'est souvent la misère de l’apiculture, très souvent les voleurs sont des apiculteurs qui ont perdu leurs colonies en sortie d’hiver et ils se refont une santé en allant taper dans les gamelles des voisins” raconte-t-il. Entre pesticides et réchauffement climatique, le travail des apiculteurs est de plus en plus complexe. À cela s'ajoutent des conditions météorologiques pas toujours favorables aux exploitations, comme c’est le cas cette année avec les fortes pluies qui sont tombées en Franche-Comté ces dernières semaines.
Plusieurs solutions contre les vols
Le vol de cadrans de ruche est courant, mais les infractions ont diminué ces dernières années. La brigade de gendarmerie de Lure en Haute-Saône comptabilisait plus d’une dizaine de plaintes en 2020, mais seulement deux signalements ont été effectués les deux dernières années.
Alors comment se protéger face à ces voleurs ? Michel Mesnier donne plusieurs recommandations : “Même si ces effractions sont relativement marginales en Franche-Comté, il est primordial de prendre une assurance pour le vol de ruches. Il existe aussi des “pièges photos”, ce sont des caméras installées dans les ruchers qui prennent des photos en cas de mouvement et qui permettent d’identifier les voleurs”. Le président du syndicat apicole du Doubs explique qu’il est aussi possible de “pucer” les ruches pour garder une traçabilité et retrouver les coupables.
Le vol de ruche est tout de même un problème qui inquiète les apiculteurs au quotidien.
On a tous la peur au ventre quand on arrive dans un rucher, un peu isolé, de trouver des places vides.
Michel MesnierPrésident du syndicat apicol du Doubs
De son côté, Thomas Garnier a décidé de porter plainte. Dans les prochaines semaines, il devrait faire installer des caméras de surveillance sur son exploitation, ainsi que des alertes sur son téléphone portable.