Vingt sénateurs LR, dont Alain Joyandet, demandent la fin du pass vaccinal, dans un texte publié dans Le Figaro, pointant du doigt une « stratégie politique ».
Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, l’avait évoqué mercredi 9 février : le pass vaccinal pourrait être levé « fin mars, début avril ». Une échéance fixée au regard de l’amélioration de la situation sanitaire.
Le calendrier semble aussi aller de pair avec l’élection présidentielle – le premier tour étant le 10 avril. C’est en tout cas ce que dénoncent vingt sénateurs LR dans une tribune publiée dans le Figaro : « Le pass vaccinal doit être levé maintenant et non pas juste avant le premier tour! ».
Le pass vaccinal n'a-t-il plus « aucun sens » ?
D’emblée, le texte commence par l’assertion : « Il ne s’agit plus de la gestion sanitaire de la crise, mais d’une stratégie politique ». Dans la tribune, les sénateurs affirment que le pass vaccinal « n’a aucun sens » et demandent de « redonner la liberté aux Français ». D’après eux, une stratégie de dépistages négatifs aurait été plus judicieuse que du « tout vaccinal », qui pourrait donner « le sentiment à nos compatriotes d’être protégés, les incitant à abandonner les gestes barrières ».
A noter que si le vaccin n’empêche pas nécessairement la transmission du covid, il protège contre les formes graves de la maladie. Les personnes de plus de 20 ans non vaccinées ont neuf fois plus de chances d’entrer en soins critiques, que celles qui sont complètement vaccinées.
Un pass vaccinal durci
Alain Joyandet, sénateur LR de la Haute-Saône, explique : « Au moment de la mise en place du pass vaccinal, au 24 janvier, nous avions 300 000 contaminations par jour. Aujourd’hui les contaminations s’effondrent. Et tant mieux, il faut donc rendre les libertés aux Français et surtout à nos enfants dans les écoles. Six semaines de plus de liberté, cela n’a pas le prix. »
Les conditions de détention du pass vaccinal sont pourtant modifiées à partir de ce mardi 15 février : la dose de rappel pour les doubles-vaccinés devra être réalisée dans les quatre mois après la deuxième dose, contre les sept mois auparavant. Quatre millions de personnes seraient concernées et devraient perdre leur pass. Une aberration pour le sénateur LR : « Ce ne sont pas des antivax, ce sont des gens qui ont fait preuve de civisme, qui se sont vaccinés. À ceux-là, on leur dit que, puisque ce n’est plus 7 mois, mais 4 mois, vous perdez votre pass vaccinal, vous perdez vos libertés. Ce n’est pas supportable. » La situation pourrait peut-être changer : un conseil de défense a lieu ce mardi 15 février.
Les contaminations liées au covid-19 sont en baisse avec 26 475 cas dépistés le 14 février 2022. En Bourgogne-Franche-Comté, le taux d’incidence est de 1629 nouveaux cas pour 100 000 habitants au 11 février. Depuis le début de l’épidémie, il y a eu plus de 21 500 000 contaminations et plus de 135 000 décès liés au covid en France. Il ne s’agit que des cas recensés, et les chiffres pourraient être plus grands.