Depuis mars 2022, la célèbre chapelle de Le Corbusier à Ronchamp est en restauration. Un vaste chantier qui va durer encore au moins deux ans. D'où l'idée de proposer des visites guidées sur le chantier. L'occasion d'en savoir plus sur ce monument classé par l'Unesco qui n'a pas encore livrer tous ses secrets.
Catherine Fortes habite à quelques kilomètres de la Chapelle de Ronchamp. C'est en surfant sur Facebook qu'elle a pu gagner des places pour une visite inédite du chef d'œuvre de Le Corbusier.
Ce 18 août avait lieu une de ces nouvelles formes de visite de la Chapelle. Des rendez-vous prisés par le public. Il ne reste que quelques places pour les visites des 10 septembre, 8 et 11 octobre. Il suffit de téléphoner à l'accueil de la colline de Notre Dame-du-Haut.
La médiatrice culturelle, Chloé Le Brech, commence sa visite en rappelant l'histoire de cette chapelle inaugurée en 1955. Un monument construit pour remplacer une petite chapelle en partie détruite pendant la Seconde Guerre Mondiale. Après la Révolution de 1789, "40 familles originaires de Ronchamp rachètent la chapelle en 1799 . Depuis ce moment, et jusqu’à aujourd’hui, le sommet de la colline devient un site privé".
Un chef d'œuvre de l'architecture moderne
Considérée comme le chef d'œuvre du célèbre architecte de la période moderne, cette chapelle est connue dans le monde entier. Environ 66 000 visiteurs viennent chaque année la voir de près. Depuis la crise du Covid, les touristes asiatiques et du sud de l'Amérique sont moins nombreux. Cet été, on peut estimer à 10% la chute de la fréquentation par rapport à 2019. La légère baisse de fréquentation peut aussi s'expliquer par des visiteurs qui reportent leur déplacement en raison des travaux. Echafaudage et palissade peuvent décourager ceux qui aiment prendre des photos. Mais, finalement, c'est aussi une occasion de découvrir comment l'architecte et son équipe ont construit ce monument unique en son genre.
Les travaux de rénovation ont commencé en mars sur la façade sud de l'édifice. Un mur qui surprend les visiteurs, il est creux ! L'ingénieur bisontin André Maisonnier dirigeait le chantier. Il a eu l'idée de reprendre la technique utilisée pour construire le grand rocher du zoo de Vincennes construit dans les années Trente avec des armatures métalliques. Cela permet de créer d'immenses ébrasements (élargissement en ligne biaise des murs encadrant une fenêtre).
Des précisions et des anecdotes racontées par Jean-Jacques Virot, le président de l'association propriétaire de la chapelle (l'AONDH). Ce chantier est l'occasion de découvrir des méthodes inédites de construction et de regarder cette chapelle d'une façon totalement nouvelle.
Le chantier doit encore durer deux années. Après la façade sud, les échafaudages seront remontés sur le côté ouest. La restauration de l'intérieur de la chapelle est prévu en 2024. L'abri du pèlerin et la maison du chapelain seront aussi restaurés. Vous pouvez suivre ces travaux sur le site de la colline Notre Dame-du-Haut et les réseaux sociaux.
Ce programme de restauration s’élève à 2,3 millions d’euros. La participation de l’État et des collectivités territoriales est de 90 % du coût des travaux. La DRAC ( Ministère de la Culture), finance 50 % des coûts, la Région Bourgogne Franche-Comté et le Département de la Haute-Saône s’engagent respectivement à hauteur de 20%. Reste pour l’AONDH, association propriétaire, sur ses fonds propres d’assumer la charge de 10% de financement. Pour y parvenir, l'AONDH recherche par l'intermédiaire de la Fondation du Patrimoine des mécènes.