Le harcèlement scolaire, un fléau qui touche tous les échelons du milieu scolaire. À Vesoul (Haute-Saône), le collège Jacques Brel a pris le problème du harcèlement à bras-le-corps. Une fois par an, les cours sont transformés, les élèves sont invités à réfléchir sur cette question délicate.
Sur les murs du préau, des dessins évocateurs de la lutte contre le harcèlement scolaire sont collés les uns à côté des autres comme pour former une chaîne humaine, symbole même de la solidarité. Mais plus que des dessins, ce sont les mots qui sont importants pour combattre ce fléau.
Depuis quatre ans, le collège Jacques Brel de Vesoul en Haute-Saône (570 élèves) consacre une journée entière à la lutte contre toutes les formes de harcèlement scolaire. Les cours sont ainsi transformés en différents ateliers auxquels les élèves sont invités à réfléchir.
Pas très loin de chez moi, des gens ont ouvert leur fenêtre et ont dit à un Asiatique : retourne dans ton pays, mange ton chien et ils lui ont fait des doigts d’honneur
Un élève de 5e du collège Jacques Brel de Vesoul
Quel est ton ressenti, demande son institutrice. “Chacun a le droit de vivre où il veut et a le droit d’avoir une couleur de peau différente de la nôtre”.
Victimes de harcèlement scolaire : 6 à 10% des élèves en France
Dans cette classe de 5ᵉ, chaque élève s’appuie sur des photos "langages" d’Elise Gravel, auteure et illustratrice de livres jeunesse, pour libérer la parole. Les élèves choisissent une thématique comme le racisme, la discrimination, les intimidations et s’expriment sur ce sujet-là, en évoquant par exemple une situation à laquelle ils ont été confrontés, soit en tant que victime, soit en tant que témoin.
“Cela fait quatre ans que nous travaillons sur ce dispositif de lutte contre le harcèlement scolaire où on mène des actions de sensibilisation. Une différence physique par exemple peut devenir une cause de harcèlement, ça part de rien finalement” analyse Stéphanie Audubert-Péjou, professeure référente du harcèlement au collège Jacques Brel de Vesoul.
Nous avons mis en place cette journée de tolérance il y a quatre ans et nous avons commencé à voir les effets qu’au bout de deux ou trois ans, c’est long, mais ça fonctionne
Stéphanie Audubert-Péjou, professeure référente du harcèlement au collège Jacques Brel de Vesoul.
Ailleurs, mais toujours entre les murs de ce collège, d’autres initiatives sont mises en place. Des élèves se sont portés volontaires pour devenir “ambassadeurs” et sont ainsi les yeux et les oreilles de tous les collégiens pour signaler ou écouter tous événements particuliers. “On nous demande de ne pas intervenir, mais de prévenir”, résume Béranger, jeune ambassadeur, au micro de nos journalistes Emmanuel Rivallain et Florence Petit.
Des référents enfants comme adultes, une boîte pour signaler le harcèlement
Pour dénoncer une situation de harcèlement dans ce collège, il n’y a pas que les jeunes adolescents, il y a aussi les grands. Sur certaines portes, un ruban vert signale un adulte référent. Puis, pour plus d’anonymat, il y a aussi une boîte aux lettres, verte, elle aussi, qui garantit l’anonymat des messages. Vert, symbole du calme et de l’espoir. L’espoir peut être un jour de voir disparaître totalement le harcèlement dans les établissements scolaires.