La Protection Civile de Haute-Saône vient de perdre l’un des siens. Fidji, une femelle labrador de 11 ans est morte. La chienne était spécialisée dans les recherches de personnes disparues, ou les recherches dans les décombres. Son départ laisse une grande tristesse. Et révèle plus que jamais l’utilité de ces animaux très liés à leur maître, tous deux bénévoles.
C'est avec un immense chagrin que la Protection Civile de la Haute-Saône pleure la disparition de Fidji, chienne labrador de recherche et de sauvetage, terrassée à 11 ans par la maladie.
Sur leur page facebook, les bénévoles de la Protection Civile décrivent avec peine et grand respect celle qui fut leur compagne de route. “Adieu Fidji et merci pour tout ce que tu as fait pour nous”.
Fidji était d’abord la chienne d’une famille, celle de Nathalie et Renzo Zanchetta, président de la Protection Civile dans le département rural de la Haute-Saône.
La chienne était opérationnelle sur le terrain depuis 2013. “Fidji, c’était le premier chien de l’équipe. Elle avait un don pour la recherche. Elle nous a tout appris. Polyvalente, elle était aussi bonne en pistage de personnes, qu’en recherche dans les décombres. C’est une chienne qui savait désobéir quand elle avait raison” témoigne avec fierté Renzo Zanchetta.
“Ce qui me reste en mémoire d’elle, c’est qu’elle ne lâchait rien. Lors de sa première recherche, elle avait fait un travail formidable. Elle était d’une pugnacité extraordinaire” témoigne Nathalie Zanchetta qui avait formé sa chienne au fil des entraînements. “Il faut deux ans environ pour former un tel chien”. Des heures et des heures d’exercice, avec encore un entraînement minimum par semaine pour Fidji.
“Fidji, c’est d’abord un super chien de famille. C’était aussi une équipière de travail”
Entre Fidji et sa maîtresse Nathalie, il y avait une longe et beaucoup d'amour et de respect.
“On tisse des liens de confiance entre l’homme et le chien pour accomplir au mieux la mission qui nous est confiée. En opération de recherche de personnes, de pistage, on conduit le chien. C’est lui qui a le flair. Les choses invisibles, c’est le chien qui les voit, il faut faire abstraction du reste" rappelle Nathalie, secrétaire dans la vie et l’une des bénévoles de la Protection Civile de Haute-Saône.
“Ce sont des souvenirs qui resteront à vie”
Nathalie et Fidji ont défilé à Paris pour les 50 ans de la Protection Civile.
Fidji a été décorée fin 2021, pour toutes ses années de bons et loyaux services de chien de recherche et de sauvetage de la médaille "Grand or" de la Protection Civile.
Fidji et Nathalie, c’était un binôme, il y avait une symbiose entre elles. On avait l’impression qu’il y avait un câble électrique entre le maître et le chien. Fidji était un labrador extraordinaire, c’était le chien de sa vie.
Renzo Zanchetta, président de la Protection Civile de Haute-Saône
Fidji n’était plus sur le terrain depuis quelques mois. “On voulait qu’elle profite de sa retraite, ça n’a malheureusement pas été le cas”.
Des chiens au service de la justice
Fidji a participé à une quarantaine de recherches opérationnelles de personnes disparues, sur réquisition judiciaire, au profit d'enquêtes de la Police Nationale et de la Gendarmerie de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort. Elle intervenait surtout en milieu urbain. Elle faisait partie du corps mondial des secours susceptible d’intervenir à l’étranger sur un tremblement de terre par exemple.
En Franche-Comté, la chienne était appelée la plupart du temps quand l’équipe cynophile de la gendarmerie n’était pas disponible. “Je me souviens qu’elle avait un jour retrouvé un adolescent en fugue, il n’avait pas eu le choix, Fidji l’avait raccompagnée jusque chez lui” se souvient amusé Enzo Zanchetta.
Les recherches menées par ces chiens spécialisés ne permettent pas toujours de retrouver les victimes ou personnes disparues. "Ça peut être frustrant, parfois le chien s’arrête devant l’arrêt de bus où la personne est montée… ou au bord de l’eau. Même si on n’arrive pas toujours à la victime, la plupart du temps, cela permet aux enquêteurs d’avoir des directions” ajoute le propriétaire de Fidji.
Popsy prend la relève
Après la disparition de Fidji, c’est Popsy, une chienne labrador de 3 ans qui prend la relève. Les deux chiennes vivaient depuis plusieurs mois ensemble. “On va chercher ces chiens dans les élevages quand ils ont trois mois. On commence à les former par le jeu. C’est la méthode de dressage. Le chien veut ensuite faire plaisir à son maître” explique Renzo Zanchetta .
Ces chiens de recherche sont une compétence rare au sein des antennes de la Protection Civile. Nathalie poursuit l’aventure avec un labrador femelle. Labrador ou malinois, ces chiens pisteurs sont présents également dans les brigades cynophiles de gendarmerie ou de police. Popsy marchera sur les traces de son aînée Fidji avec pour périmètre d’intervention les départements de Haute-Saône ou du Territoire de Belfort.