"France veux-tu encore des paysans ?" : La FDSEA appelle les agriculteurs à manifester ce mardi en Haute-Saône

Ce mardi 8 octobre, le syndicat agricole appelle les agriculteurs du département à se mobiliser avec des opérations escargots. Tracteurs et engins devraient perturber la circulation sur les routes du département et converger vers Vesoul.  

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Les agriculteurs de Haute-Saône vont mener des opérations escargots ce mardi 8 octobre sur les routes de leur département. Tracteurs et engins partiront de plusieurs points du département pour converger vers Vesoul aux alentours de midi. 

Mot d'ordre de la FDSEA 70  : "les paysans sont la solution mais pas le problème !" selon leurs termes. Le principal syndicat agricole dénonce le manque de considération du Président de la République, du gouvernement, des élus et citoyens vis-à-vis des paysans. Le mouvement de colère est national, lundi les agriculteurs manifesteront à Nevers. 

"C'est le ras-le-bol, de la déconsidération des agriculteurs. On élève des animaux, on est toujours épiés, surveillés, c'est du jamais vu. On est attaqués sur les réseaux sociaux" explique Emmanuel Aebischer, responsable de la Fédération départementale en Haute-Saône.

En Haute-Saône, les agriculteurs avaient déjà bougé cet été.  Le 25 juillet, plusieurs d'entre eux ont muré les locaux de la permanence parlementaire de Barbara Bessot-Ballot, députée LREM de Haute-Saône. La FDSEA et des Jeunes Agriculteurs voulaient marquer leur désaccord avec la députée qui venait de voter en faveur du traité de libre-échange entre l'Union Européenne et le Canada (CETA) à l'Assemblée nationale. 
   

  

"Les agriculteurs sont un cible quasi quotidienne"


A l'heure où les arrêtés anti-pesticides se multiplient, les agriculteurs disent non à "l'agri-bashing". Le moral des agriculteurs n'est pas au beau fixe  avec le Ceta (l'accord de libre-échange signé entre l'Union européenne et le Canada). "Toutes les semaines, on a une mauvaise nouvelle pour le monde agricole" confie un autre syndicaliste agricole. "Il y avait une espérance avec l'élection d'Emmanuel Macron et les Etats Généraux de l'Alimentation. Mais la montagne a accouché d'une souris" ajoute cet agriculteur. Il déplore que le monde agricole soit attaqué quasi quotidiennement par les citoyens, les élus, les associations environnementales. 

"On voit même des petites communes rurales prendre des arrêtés anti-pesticides" s'étonne Emmanuel Aebischer, président la FDSEA 70. Ces opération escargots prévues mardi, c'est un coup de gueule, un coup de semonce, un avertissement au gouvernement" dit-il avant une autre journée d'action nationale le 22 octobre.

"Les Français devraient être fiers de leur agriculture qui est la plus sécurisée au monde. Ils devraient plutôt encourager l'agriculture plutôt que de la dénigrer"
estime le syndicaliste.
 

Mondialisation, sécheresse, arrêtés anti-pesticides... les agriculteurs disent stop 


"CETA, Mercosur.... on nous dit qu'il faut du circuit court, bio, local, et on ne le fait pas, au risque d'accueillir demain des produits qui viendront d'ailleurs" confie l'un de ses collègues.

Avec l'accord commercial Ceta, les agriculteurs redoutent de voir arriver en France des milliers de tonnes de viande canadienne, issue de bétail et de cultures bénéficiant de produits interdits dans l'UE, comme l'atrazine ou les insecticides néonicotinoïdes, ou nourries aux farines animales.

La FDSEA de Haute-Saône dénonce aussi l'arrivée de viandes en provenance d'Amérique du Sud dans le port de Rotterdam. Une fois transformée, cette viande prend l'appellation Union Européenne, s'indigne Emmanuel Aesischer.

Vendredi 4 octobre, le Président de la République a rencontré les éleveurs au Sommet de l'élevage près de Clermont-Ferrand. Certains éleveurs ont confié leurs difficultés à vivre de ce métier. Et ont invectivé le Président. Même les plus libéraux des éleveurs, favorables au commerce international, se sentent piégés par la mondialisation. La sécheresse de l'été s'ajoute aux attaques des ONG sur leurs pratiques (utilisation de produits phytosanitaires, d'eau, bien-être animal).

"J'ai l'impression d'être le premier délinquant de France alors que mon métier c'est de produire à manger", confiait  en terre auvergnate Nicolas Maupu qui a prévu de s'installer comme agriculteur.


 
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