La confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB) a déjà dénombré à plus de cinquante le nombre d'arnaques à l'isolation pour 1 euro dans la Haute-Saône. Les victimes, désemparées, risquent parfois de graves dangers.
A Vesoul, une vieille dame erre, déconcertée, dans son grenier. Son chien nage dans la laine de verre et ne peut qu'observer la détresse de sa maîtresse. Elle a été victime d'une arnaque du dispositif de l'isolation pour un euro. Comme elle, une cinquantaine de foyers de Haute-Saône se sont fait avoir par des entreprises malintentionnées.
Cette retraitée, aux revenus modestes, a profité du dispositif, il y a quelques mois, mais la société chargée de l'isolation n'a pas respecté ses engagements. Pis, le résultat met en danger l'ensemble de son domicile.
La laine de verre, posée contre le conduit de la cheminée, peut s'enflammer selon Yannick Pessin, artisan plaquiste mandatée par la confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB).
L'expert explique que plusieurs entreprises profitent de ce dispositif, étendu depuis début 2019, pour s'enrichir au détriment de consommateurs pas toujours bien informés. Elles facturent l'ensemble des travaux, parfois à hauteur de milliers d'euros, pour ensuite se faire rembourser la quasi-totalité par les fournisseurs d'énergie.
Un ligne téléphonique pour recueillir les témoignages
L’isolation des combles à 1 euro est une offre commerciale, proposée par des entreprises signataires d’une charte avec le ministère de la transition écologique, dans le cadre du dispositif « coup de pouce économies d’énergie ».Mais face à l'étendue des problèmes, le CAPEB a décidé de recueillir les témoignages des victimes :
La CAPEB demande notamment le retrait des qualifications RGE (Reconnu Garant de l'Environnement) aux entreprises contrevenantes. Toutes les fraudes sont invitées à être remontées au CAPEB et une ligne téléphonqiue spécialement mise en place : 03.84.75.98.25 (communication locale non surtaxée)."Notre objectif est de collecter un maximum de cas abusifs et de les remonter à nos députés. Il faut vraiment prévoir un meilleur encadrement de ces pratiques.", précise Gilles Morel, secrétaire général du syndicat professionnel dans le département.