C'est un événement à ne pas manquer. Elle ne repassera au-dessus de nos têtes que dans 437 ans seulement ! La comète Nishimura découverte cet été est visible à l'œil nu tout ce week-end des 9 et 10 septembre 2023. Un spectacle qui émerveille tous les curieux.
"À l’œil nu, depuis ma fenêtre, je vois la traînée verte, mais aussi la comète jaune orange". Depuis trois jours, il en voit de toutes les couleurs. À Luxeuil-lès-Bains (Haute-Saône), Denis Gachot se lève tous les matins à l'aube pour ne rien rater du spectacle. Cet ingénieur agronome à la retraite de 73 ans, est tombé un peu par surprise, au saut du lit, sur celle que les scientifiques ont baptisée "C/2023 P1".
Mais tout le monde l'appelle aujourd'hui plus simplement "Nishimura" du nom de l'astronome amateur japonais qui l'a découverte le 12 août 2023. Le corps céleste, rocheux et glacé, se dirige actuellement vers le Soleil et devait briller à son maximum durant tout ce week-end des 9 et 10 septembre 2023.
Je l'ai vue pour la première fois vendredi, j'ai tout de suite vu que ce n'était pas un avion. Encore ce matin, je l'ai vue traverser l'encadrement de ma fenêtre de 6h22 à 6h28 exactement. C'était superbe ! J'ai déjà vu des aurores boréales en Norvège et ça me donne la même émotion !
Denis Gachot, Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône).
Mais il n'est pas le seul à s'émerveiller de ce cadeau du ciel. D'autres ont sorti la grosse artillerie et visser des téléobjectifs de taille sur leurs appareils photos pour immortaliser l'événement. Avec des résultats incroyables comme ici à 7h30 ce dimanche, à Vaumoise dans l'Oise.
Un spectacle rare
"Il est rare de découvrir une comète si peu de temps avant son maximum de voyance. La plupart sont découvertes des mois, voire des années avant leur passage au plus près du Soleil", a expliqué à l'Agence France Presse Nicolas Biver, chercheur CNRS à l'Observatoire de Paris.
Le scientifique indique que cette comète possède une orbite à longue période avec un dernier passage près du Soleil qui remonte à 437 ans, Aucune trace du dernier passage de ce visiteur glacé n'a pourtant été retrouvée dans les archives astronomiques, précise l'astrophysicien.
"Son prochain passage sera dans 500 ans, donc c'est le moment pour lui tirer le portrait", a bien noté Clément Soulier alias Tat'änes suir X-anciennent Twitter. Il a réussi toute une série de clichés mercredi déjà, depuis chez lui à Saint-Prix (Saône-et-Loire). "Content du résultat", se félicite-t-il sur le réseau social où il a partagé ses photos.
"Je me suis levé à 4 heures du matin, j'ai mis mon téléscope dans mon sac à dos et j'ai fait un quart d'heure de marche pour rejoindre mon lieu d'observation. Cette comète était très difficile à voir cette semaine, confie ce futur guide-conférencier de 38 ans à France 3 Franche-Comté. Seulement à la fin de la nuit et très proche à l'horizon à l'Est."
Dès que les premiers rayons du soleil arrivaient, on avait du mal à la distinguer. Et cela va être plus dur encore voire impossible dans les jours qui viennent car elle sera très très basse dans le ciel et perdue dans les lueurs de l'aurore.
Clément Soulier, futur guide-conférencier dans le Morvan.
Une comète qui a également suscité un vif intérêt en Suisse voisine où elle était parfaitement visible ce samedi 9 septembre 2023.
Partout sur la planète, les photographes s'en donnent en ce moment à cœur joie, comme Anthony Beuré originaire de Nancy qui s'est levé très tôt vendredi matin pour réaliser cette magnifique série de clichés depuis le sommet du Hohneck en Alsace.
Même si la fenêtre d'observation optimale va très vite se refermer et même si elle devient moins lumineuse, il sera toujours possible de l'apercevoir ces prochains jours."Le mieux est de regarder le ciel avant le lever du soleil (vers 6 heures du matin en France), en direction du nord-est à la gauche de Vénus (communément appelée étoile du Berger), dans un ciel dégagé et sans pollution lumineuse", conseille Nicolas Biver.