L'ex-mari était rejugé en appel. Le verdict est tombé vendredi 27 janvier 2012.
Melun (77) : Verdict procès Jacky Châtelain
Cinq ans ferme pour l'ex-viticulteur de Chablis accusé d'avoir empoisonné son épouse à l'arsenic. Il versait régulièrement du poison dans la nourriture de sa femme. Elle a survécu mais garde des séquelles.La cour d'assise de Seine-et-Marne qui jugeait Jacky Chatelin en appel a donc alourdi la peine.
La cour d'assises de Seine-et-Marne a condamné Jacky Châtelain à 5 ans de prison ferme. Les jurés l'ont reconnu coupable d'empoisonnement. Tout au long du procès, l'homme a nié avoir voulu tuer sa femme à l'arsenic.
Jacky Châtelain, 53 ans, était jugé pour tentative de meurtre. Il était accusé d'avoir fait avaler, entre août 2004 et octobre 2005, des cristaux d'arsenic issus d'un produit de traitement des vignes à Josyane de Oliveira, 50 ans, co-gérante d'une exploitation viticole de 40 hectares à Fontenay-près-Chablis.
Son ex-épouse présente toujours des séquelles liées à son empoisonnement. Victime de "nausées", "diarrhées" et "mouvements incontrôlés du visage", elle avait dû être hospitalisée en 2005 et opérée d'une tumeur à l'intestin.
"Je n'ai jamais voulu la mort de ma femme", a assuré dès l'ouverture des débats Jacky Châtelain, gorge nouée, mains tremblantes. "Je déprimais. Je voulais une autre vie...Je voulais sortir de l'emprisonnement de mon existence", a expliqué l'accusé, pointant l'omniprésence de son beau-père sur la gestion de l'entreprise viticole et sur sa vie personnelle. "Nous n'avions pas d'amis, pas de sorties... Il n'y avait que le travail", a-t-il raconté.
Jacky Chatelain nie toute motivation financière
Jacky Chatelain nie toute motivation financière à son geste. Il a refait sa vie dans le sud de la France, où il vit en concubinage et travaille comme caviste.
En première instance, il a été condamné par la cour d'assises de l'Yonne à cinq ans de prison dont trois avec sursis. Les jurés avaient alors retenu la thèse de l'administration de substance nuisible, considérée comme un délit, plutôt que l'empoisonnement, crime passible de trente ans de prison. Le parquet d'Auxerre, qui avait requis dix ans de réclusion à son encontre, avait alors décidé de faire appel.
Après trois heures de délibéré, les jurés ont reconnu Jacky Châtelain coupable d'empoisonnement. Ils ont néanmoins décidé de limiter sa peine à cinq ans d'emprisonnement, soit légèrement moins que les réquisitions de l'avocat général qui avait demandé de 6 et 8 ans de prison. "La peine est plus importante qu'en première instance, mais elle reste acceptable", a réagi Me Bernard Revest, avocat de M. Chatelain.