La situation économique se dégrade, mais certains secteurs s'en sortent plutôt bien, dit une étude de l'Insee
De nombreux indicateurs sont passés au rouge au premier trimestre 2012, mais pas tous. De plus, selon les analystes, une légère embellie de la croissance française est attendue au second semestre.
C'est peu dire que la conjoncture est morose : le chômage progresse, l'activité hôtelière ralentit, les exportations sont en baisse et l'activité diminue dans les travaux publics et le transport. Mais, certains secteurs tirent malgré tout leur épingle du jeu. C'est le cas de l'agriculture qui démarre bien l'année.
Malgré l'hiver rigoureux qui a obligé les agriculteurs à ressemer, la situation est plutôt bonne car les cours du blé, du colza et des céréales en général sont à la hausse. Les exportations de vins de Bourgogne progressent en volume (8%) et en valeur (24%). Quant aux ventes de broutards, la demande est active.
Du côté des exportations, l'ouverture du marché asiatique apporte une note positive. En effet, les exportations flanchent au sein de l'Union européenne (soit plus de 60% des débouchés bourguignons) : le recul est de 5,9% au 1er trimestre. Heureusement, l'Asie ouvre son marché : les exportations bourguignonnes progressent de 41,6% sur trois mois, elles doublent presque en un an.
Carnets de commande stables dans les TP
Dans les travaux publics : l'activité est en nette baisse au premier trimestre. Les trésoreries des entreprises se dégradent en raison du niveau d'activité faible et des pressions sur les prix. Mais, le niveau des carnets de commande est stable à 4 mois.
La fréquentation hôtelière : elle a ralenti au premier trimestre 2012. "La clientèle étrangère est davantage présente en Bourgogne sans pour autant compenser le repli de la clientèle française", indique l'Insee. Les arrivées sont en baisse de 1% et les nuitées de 0,7%. Si les Allemands, les Suisses et les Italiens sont venus plus nombreux, les touristes néerlandais et britanniques ont délaissé la région.
Malgré tout, dans ce contexte difficile, le taux d'occupation des chambres progresse tout de même de 0,7 point au 1er trimestre 2012, par rapport à la même période de 2011.
Dans les transports, le prix des carburants pèse sur l'activité. On note 21 défaillances d'entreprises au cours du 1er trimestre.
L'intérim regagnedu terrain
Sur le front de l'emploi, la situation est contrastée. L'emploi salarié diminue. "En Bourgogne, cela représente 900 emplois détruits en 3 mois, plus de 600 d'entre eux relèvent de l'industrie", précise l'Insee. Dans la construction, l'emploi recule de 1,2%, soit la plus forte diminution depuis plus de 10 ans. En revanche, le secteur des services offre 700 emplois supplémentaires. Parmi eux, les emplois intérimaires regagnent du terrain (+2,7%).
Dans ce contexte économique difficile, les auto-entrepreneurs sont de plus en plus nombreux à tenter leur chance. Au cours du premier trimestre, 2 787 entreprises ont été créées en Bourgogne, 59% d'entre elles sont des auto-entreprises.
Selon les analystes, la croissance française repartirait légèrement au second semestre. Les exportations seraient à la hausse grâce au regain de la croissance mondiale et à la dépréciation de l'euro. La demande intérieure devrait croître de façon modérée. Mais, du fait de la faiblesse de la croissance, il est à craindre que le taux de chômage continue à augmenter, atteignant 10,3% en France au 4e trimestre. |