Françoise Tenenbaum, adjointe au maire de Dijon, propose de faire appel aux vétérinaires en cas d'urgence.
Des vétérinaires pour les urgences médicales
La conseillère municipale de Dijon Françoise Tenenbaum a fait une proposition détonnante ! Pour pallier le manque de médecins, elle propose de faire appel aux vétérinaires.
Sa proposition est prise avec "humour" par les médecins et jugée "irréaliste" par les vétérinaires.
"J'ai réfléchi à la problématique dans laquelle nous sommes, notamment en Bourgogne où il y a des déserts médicaux. Je me suis rendue compte qu'il y avait des vrais médecins dans les territoires, ce sont les vétérinaires, qui peuvent intervenir en urgence", a déclaré l'élue PS, adjointe au maire chargée de la santé.
"Je pense qu'il y a un champ de travail, mais il faudrait définir une passerelle de formation et cadrer la mission de ces vétérinaires. Surtout, ce ne serait pas à la place du médecin mais en l'attendant", a ajouté Françoise Tenenbaum.
"C'est totalement irréaliste et dangereux !"
"C'est totalement irréaliste et dangereux ! On n'est pas du tout compétents pour faire une médecine humaine", estime Gérard Vignault, président du Conseil régional de l'ordre des vétérinaires de Bourgogne. "Ce serait un recul des soins apportés aux gens. On reviendrait au XIXe siècle, alors que l'on est dans une politique de médecine de pointe: le médecin généraliste est devenu un aiguilleur vers les spécialistes", déclare-t-il.
Jean-Pierre Mouraux, président du Conseil de l'ordre des médecins de Côte-d'Or, préfère prendre la chose "avec humour". "C'est un pavé dans la marre et ça fait bouger les canards. On en retiendra les bonnes intentions", dit-il.
Le numerus clausus sera augmenté
Pour Monique Cavalier, directrice de l'Agence régionale de santé de Bourgogne, "aujourd'hui, ce n'est absolument pas pensable". "La réglementation est claire, elle fait en sorte que nous ayons des médecins dans les zones rurales. Ca n'a été évoqué ni de près, ni de loin dans le plan régional de santé", a-t-elle souligné.
Face à la pénurie de médecins dans certaines régions, le ministre de la Santé Xavier Bertrand a annoncé fin novembre que le nombre des étudiants admis en médecine en France, fixé par un numerus clausus, serait à nouveau augmenté.
Faire appel au vétérinaire en attendant le médecin, "c'est une idée personnelle qui n'engage personne d'autre que moi", a conclu Françoise Tenenbaum.