Donzy (58): la ville qui vote "comme la France"

Cette petite commune rurale de 1.700 habitants située dans la Nièvre répartit ses votes depuis 1981 comme à l'échelle nationale.

Des villes-test qui votent "comme la France"

Fantasme journalistique, selon certains analystes politiques, volonté de proximité ou de se renouveler pour les médias qui mettent l'accent dessus, les villes-tests, choisies parce qu'elles votent "comme la France", sont plus que jamais au coeur de cette campagne présidentielle.
 

" Demain je suis avec l'agence Reuters, mais on a déjà été sollicités récemment par d'autres médias comme iTélé, The Independent, une chaîne de télé allemande et Paris-Match", explique à l'AFP Roger Blanchard, maire-adjoint de Donzy, petite commune rurale de 1.700 habitants située dans la Nièvre, qui depuis 1981 répartit ses votes comme à l'échelle nationale.

"On sourit, ça fait parler de nous", ajoute M. Blanchard. "Après, le vote des Donziais en 2012, c'est un point d'interrogation", conclut prudemment l'élu de Donzy, dont le maire sans étiquette n'a accordé son parrainage à "aucun candidat" parce que "le politique, il faut le laisser de côté dans les petites communes".

Fait nouveau durant cette campagne présidentielle, deux grandes rédactions nationales,TF1 et France 3, ont choisi de suivre l'élection à travers le prisme d'une ville "qui vote comme la France".

Louviers (Eure) et Bourges (Cher) ont ainsi été sélectionnées, respectivement par TF1 et France 3, en collaboration avec les instituts de sondages TNS Sofres et Ipsos, pour accueillir des plateaux "délocalisés" le soir du premier tour et des équipes de reporters régulièrement.

 Pascal Golomer, directeur de la rédaction nationale de France 3, souhaite quant
à lui, en illustrant la campagne depuis Bourges, "proposer quelque chose de complémentaire et non pas de concurrent à la soirée électorale de France 2".
"Il ne s'agit pas de faire le travail des instituts de sondages, ni de faire un panel. C'est une façon pour nous de sortir du cirque parisien habituel et du cadre restreint du plateau sur lequel s'expriment des professionnels de la politique", estime-t-il.

Selon Pascal Perrineau, directeur du Cevipof (le centre de recherches politiques
de Sciences Po), ce type de démarche est "intéressante" même s'il la qualifie "d'espèce
de rêve de journaliste". "Dans un pays qui reste incroyablement centralisé, on fait souvent comme si la province n'existait pas alors que le corps électoral est principalement en province", explique-t-il.
Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'institut Ifop, est moins amène. "Aucune ville en France ne restitue la diversité sociologique du pays, c'est à dire 47,6% d'hommes, 52,4% de femmes, 13% d'ouvriers, 27% de retraités etc...", souligne-t-il, parlant de "vieux fantasme journalistique" et de "coup médiatique".
Pourtant, la formule de la "ville-miroir" semble séduire les rédactions. D'autres médias, comme RFI et Le Parisien, par exemple, ont opté pour des reportages sur ce thème à Châteaudun, dans l'Eure-et-Loire, tandis que France Info s'est rendu à Annemasse, en Haute-Savoie.

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