"Droit d'asile" pour animaux : une pub qui choque

La campagne de pub de la Citadelle de Besançon fait polémique : le "droit d'asile" des animaux agite les associations.

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Voici un lémurien bienheureux suspendu dans l'espace. Un lémurien, accompagné de cette injonction "Droit d'asile "! Voilà, une campagne de publicité qui fait parler d'elle, et pas de façon positive. Plusieurs associations s'élèvent contre le parallèle fait entre le droit d'asile des étrangers en France et la protection des espèces protégées.

"On peut penser qu'il y a un peu d"humour derrière cette campagne de pub, concède Annie Abriel, déléguée régionale de la ligue des droits de l'homme en Franche-Comté, mais nous trouvons tout de même que c'est de très mauvais goût".

"Nous ne sommes pas non plus contre la protection des espèces protégées, précise-t-elle encore, nous avons au sein de la ligue un département consacré à l'environnement". 

Et pourtant, ce lémurien, ce propithèque couronné, pour être plus précis, accompagné de son injonction "Droit d'asile !" fait polémique.

"Tous militants"

A la Citadelle, on s'en défend. Philippe Mathieu, le directeur, parle d'une incompréhension totale du message et rappelle "que nous sommes tous des militants, au service de causes très nobles" et que le but n'était pas de "choquer ou de porter préjudice au travail des associations qui défendent le droit des étrangers".

Chaque partie adhère donc à la cause de l'autre et pourtant, la polémique est là. Un courrier a été envoyé par la déléguation régionale de la Ligue des Droits de l'homme au directeur de la Citadelle.

Parallèle impossible pour les associations

Pour l'association, la publicité induit un parallèle entre des espèces animales menacées et des personnes étrangères, menacées dans leur propre pays, qui demandent à la France le droit d'asile. Au delà de ça, la Ligue des Droits de l'homme met en évidence le parallèle "subliminal" entre ces espèces animales enfermées dans des zoos pour les protéger, et ces personnes, à qui l'on a refusé le droit d'asile, et qui sont enfermées dans des centres de rétention.

"Ce parallèle est faux", répond Philippe Mathieu, le directeur de la Citadelle. "Depuis le XIXème siècle, on ne prélève plus d'animaux dans les milieux naturels pour les protéger. On ne les enferme pas". Taïna, le propithèque couronné de l'affiche, est né en 2008 à la Citadelle de Besançon. Ses parents venaient du zoo de Vincennes. Quant aux 18 lémuriens en captivité dans le monde, rappelle encore la Citadelle, ils sont tous nés dans leur zoo.

Plus de prélèvement dans la nature depuis le XIXème siècle

"L'objectif est donc de faire de ces animaux des ambassadeurs de leurs congénérères en danger dans leur milieu naturel. A Madagascar, où vivent ces lémuriens, il ne reste qu'un millier d'individus, ajoute Philippe Mathieu. Les animaux des zoos sont leurs porte-paroles". A terme, le travail de sensibilisation en France doit permettre de récolter des fonds pour le travail des associations in situ, à Madagascar.

Voilà donc une polémique où chaque partie approuve la cause de l'autre, et où l'incompréhension vient du vocabulaire choisi. Pour la Citadelle, le droit d'asile s'apparente au "sanctuaire qui ne peut être pillé", quand pour les associations, le droit d'asile renvoit à la loi, celle qui permet de proteger des personnes étrangères en danger dans leur pays.

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