Geodis veut reprendre partiellement Sernam. La décision est attendue vendredi 13 avril 2012
Geodis, filiale de logistique de la SNCF, a présenté mardi une offre modifiée de reprise de Sernam mais les salariés du transporteur routier, en redressement judiciaire, devront patienter jusqu'à vendredi pour connaître la décision finale du tribunal de commerce de Nanterre.
Sauvegarder 826 postes
"Nous avons confirmé l'offre que nous avions déposée en mars en y apportant des aménagements", a déclaré le PDG de Geodis, Pierre Blayau, à l'issue de l'audience mardi, précisant que le jugement avait été mis en délibéré.
Ancienne filiale de la SNCF, Sernam avait été privatisée en 2005 et acquise par le fonds Butler Capital. Mais la société n'a pas résisté à la concurrence exacerbée du secteur combinée à la crise économique. Elle avait été placée en redressement judiciaire le 31 janvier.
Depuis, seul Geodis avait manifesté son intérêt pour le transporteur.
Mardi, la filiale de la SNCF a accepté de faire des concessions en proposant au tribunal une reprise partielle de la société en difficulté dès le 7 mai, soit trois semaines après l'éventuel feu vert de la justice contre les 28 à 45 jours souhaités initialement.
Il a en revanche maintenu sa proposition de ne sauvegarder que 826 postes. Sernam compte encore 1.441 employés, contre 1.600 fin janvier, après une série de départs
liés aux difficultés financières de l'entreprise.
M. Blayau a en outre indiqué qu'il avait proposé 500.000 euros pour la reprise du fonds de commerce, contre 50.000 euros prévus dans l'offre initiale. Il a démenti des informations faisant état d'un montant de 96 euros.
Il a par ailleurs précisé que la marque Sernam ne serait "pas réutilisée" mais que la société fonctionnerait sous le nom de Calberson, filiale de Geodis.
Le patron de Geodis, qui avait obtenu la semaine dernière de la Commission européenne
que le repreneur n'ait pas à rembourser 642 millions d'aides touchées par Sernam et jugées illégales par Bruxelles, a par ailleurs assuré qu'il n'avait jamais songé à retirer son offre.
"Si on a attiré l'attention sur l'état de la trésorerie, ce n'était ni pour se retirer ni pour reculer. Il n'y a pas eu d'atermoiements", a-t-il dit. Il a également rejeté les éventuelles pressions politiques dont il aurait fait l'objet pour maintenir son offre tout en reconnaissant que le gouvernement suivait "de près" le dossier.
L'issue finale du dossier Sernam est éminemment sensible à l'approche de l'élection présidentielle, le gouvernement souhaitant éviter à tout prix des licenciements à moins de deux semaines du premier tour.