Malgré la crise, les ventes de domaines viticoles français se multiplient selon une étude publiée mardi 5 juin 2012
Les surfaces cédées ont doublé en vingt ans et le prix moyen par hectare a été multiplié par trois : c'est ce qu'indique une étude du réseau Vinéa, spécialiste sur ce marché.
Les Français restent les principaux investisseurs (60%). Mais, le marché voit émerger une nouvelle génération d'hommes d'affaires, en provenance de Chine notamment, qui misent sur le vignoble français.
Sur les 800 000 hectares que compte le vignoble français, il s'échange chaque année près de 20 000 ha, soit 2,5% des surfaces. Les prix moyens à l'hectare ne cessent de croître depuis 1990. Ils suivent, voire dépassent la courbe du marché immobilier.
C'est surtout vrai pour les crus en appellation d'origine contrôlée (AOC) dont les prix sur les deux dernières décennies ont enregistré une hausse annuelle de 9%. Sur ce marché très courtisé, la valeur de l'hectare a ainsi été multipliée par cinq, se valorisant entre 100.000 euros et quelques millions d'euros l'hectare. Parfois les variations sont plus fortes, en Bourgogne, par exemple, le prix moyen à l'hectare pour les crus AOP Volnay et Meursault est passé en 20 ans de 100.000 euros à 1,5 million d'euros.
"Pour la région Bourgogne-Beaujolais, le marché est toujours confidentiel et ne cherche pas à se médiatiser. Dans les Côte de Nuits et Côte de Beaune, le vignoble reste fermé avec des niveaux de prix qui peuvent dépasser les 2 millions d'euros l'hectare pour certains clos. Les principales ouvertures sont en Beaujolais, notamment sur les crus pour lesquels le rapport qualité / prix est très intéressant au regard de la réelle rentabilité des vins", indique Vinéa. |
20 millions d'euros l'hectare en côte-de-beaune
-Le marché des appellations génériques en AOC (60% des transactions) - bordeaux, bourgogne, côtes-du-rhône, etc - a baissé (-0,3% par an sur les dix dernières années).Mais, cette baisse est largement compensée par l'immobilier qui lui est affecté. Les prix varient entre 15 000 et 20 000 euros l'hectare.
-Le marché des vins en IGP (indication géographique protégée) est moins spéculatif. Après de fortes hausses dans les années 2000 suivies d'un tassement dans les années 2005, les prix sont aujourd'hui stables, oscillant entre 10 et 15.000 euros l'hectare.
-Les crus d'exception sont eux hors marché tant les transactions sont rares. Les cotations peuvent atteindre des sommets : fin 2011, un grand blanc de Bourgogne en côte-de-beaune a été valorisé à plus de 20 millions d'euros l'hectare.
-Les régions viticoles du sud méditerranéen (Provence, Languedoc-Roussillon et Côtes du Rhône), l'Aquitaine et le Val de Loire représentent plus de 70% des transactions, loin devant la région de Cognac, la Bourgogne et la Champagne qui sont des marchés plus confidentiels.