Un policier de Dijon est soupçonné d'avoir fourni à la presse ces photos de Jean-Pierre Treiber, soupçonné d'assassinat
Un journaliste indépendant, soupçonné d'avoir obtenu des photos de Jean-Pierre Treiber lors de sa cavale en octobre 2009, a été mis en examen pour recel de violation de secret de l'instruction mardi 12 juin 2012.
Son avocat Me Philippe Valent va demander l'annulation de cette décision devant la cour d'appel de Paris. Il estime que son client a été l'objet d'une enquête policière "n'ayant pour vocation qu'à violer le secret des sources".
"Les fadettes (factures détaillées de téléphone, ndlr) du journaliste et de sa compagne ont été épluchées pendant deux mois et ses déplacements ont été suivis grâce à la géolocalisation de son téléphone", a expliqué Me Valent. "Ses comptes bancaires ont en outre été épluchés et des vidéos ont été récupérées des lieux où il est passé", a-t-il ajouté.
Ces photos "étaient d'un intérêt public primordial puisqu'elles ont permis de savoir qu'un tueur présumé était dans la région et n'ont pas nui à l'enquête, car l'homme se savait recherché", a estimé Me Valent.
Violation du secret professionnel
Jean-Pierre Treiber, soupçonné de l'assassinat en 2004 de Géraldine Giraud et de son amie Katia Lherbier, s'est suicidé en février 2010 dans sa cellule, deux mois avant son procès. Il s'était échappé de prison le 8 septembre 2009, vivant deux mois et demi en cavale avant d'être arrêté le 20 novembre.
Les photos, publiées par le Figaro magazine du 17 octobre 2009, montraient le fugitif marchant tranquillement, manifestement à la nuit tombante, lunettes de vue sur le nez, s'aidant d'une canne et portant un sac. D'assez mauvaise qualité, elles provenaient d'images saisies, les 15 et 16 septembre (une semaine après l'évasion de Treiber), par une caméra de vidéosurveillance que la police avait installée à Bréau, en Seine-et-Marne.
Dans cette enquête, un policier de Dijon, soupçonné d'avoir fourni à la presse ces photos, a été mis en examen en décembre 2009 pour "violation du secret professionnel" et placé sous contrôle judiciaire.