François Rebsamen dénonce le "maquillage" des chiffres de la délinquance générale.
Claude Guéant a annoncé une baisse de 0,34% de la délinquance générale en 2011, tout en concédant une explosion des cambriolages. La gauche dénonce un "maquillage" de la réalité.
La délinquance générale "a baissé de 0,34%" en France en 2011, comparé à 2010, a déclaré le ministre de l'Intérieur lors de la traditionnelle présentation du bilan annuel du gouvernement sur la sécurité mardi 17 janvier 2012.
Ce bilan donne lieu à une passe d'armes avec l'opposition chaque année. C'est le cas du bilan 2011, qui est le dernier du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Le président a fait de la lutte contre l'insécurité un étendard. A moins de 100 jours de la présidentielle, ces chiffres revêtent donc une importance particulière.
Anticipant les critiques, le "premier flic de France" a attaqué la gauche sur le bilan du gouvernement Jospin, relevant qu'en 2011, la délinquance générale avait "baissé pour la neuvième année consécutive". En 2011, les atteintes aux biens ont "diminué de 1,74 %", a-t-il dit, concédant un "point noir" : la hausse du nombre de cambriolages de résidences principales, + 16%", selon lui (ndlr: 17,1% en réalité), une "tendance (...) depuis deux ans". Selon lui, cette explosion est le fait de "raids menés par des personnes originaires d'Europe centrale et orientale".
Quant aux violences aux personnes, autre point noir depuis des années, elles "se stabilisent", a fait valoir M. Guéant (+ 0,1%) et sont marquées par "les violences commises à l'intérieur du cercle familial". Les homicides volontaires ont, eux, crû de plus de 10%.
"Un exercice de maquillage"
Claude Guéant, "s'est encore livré aujourd'hui à un exercice de maquillage des faits de délinquance" a aussitôt dénoncé François Rebsamen, le M. Sécurité du candidat PS François Hollande.
Outre la forte augmentation des cambriolages, le sénateur-maire de Dijon a relevé que les violences contre les personnes "se sont accrues de plus de 22%" en France "au cours de la décennie et les violences non crapuleuses, de plus de 50%", selon les chiffres" de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP).
Alain Bauer, le président de l'ONDRP a pour sa part mis en cause la justice en l'accusant d'être à l'origine de la non prise en compte, dans les statistiques, des escroqueries à la carte bancaire. Si elles ne sont pas volées, il n'y a plus de dépôt de plaintes depuis 2011, selon les directives. L'indicateur des infractions économiques est, a dit M Bauer, "faussé" et, selon l'ONDRP, cela a un "impact sur l'intégralité" des chiffres.