La lecture de la sentence est attendue avec impatience à partir de 13h15 lundi 13 février 2012.
Une délégation bourguignonne est présente à Turin pour le procès "historique" de deux anciens dirigeants d'Eternit. L'amiante a tué de nombreux salariés en Bourgogne : au moins 120 morts dans l'usine de Vitry-en-Charollais, en Saône-et-Loire.
Des centaines de proches de victimes de l'amiante sont réunies depuis ce matin devant le tribunal de Turin, dans le nord de l'Italie. Des membres du Caper Bourgogne (Comité Amiante Prévenir et Réparer) sont présents en signe de solidarité, au côté d'autres associations de victimes de l'amiante.
Outre la grande salle où se tient le procès, le tribunal a mis à disposition des victimes deux autres salles dotées de grands écrans pour assister à la lecture de la sentence. Celle-ci est attendue à partir de 13h15 et pourrait durer des heures. Les deux anciens dirigeants d'Eternit ne se sont pas présentés à l'audience.
Ce procès, qui s'est ouvert en décembre 2009, est le plus grand jamais organisé sur l'amiante. C'est aussi le premier mené au pénal. On dénombre plus de 6 000 parties civiles (victimes, proches de victimes, syndicats, sécurité sociale italienne...).
"C'est un procès historique, le plus grand au niveau mondial dans l'histoire de la sécurité au travail", s'est félicité le procureur Raffaele Guariniello. Ce dernier a enquêté durant plus de cinq ans et a réussi à amener cette affaire devant un tribunal pénal. Il est attendu en France le 25 février 2012 à l'invitation du Syndicat de la magistrature.
Pour les victimes bourguignonnes de l'amiante, le procès Eternit de Turin est une lueur d'espoir. Ils réclament, en effet, l'organisation de procès similaires au pénal. Mais, leurs demandes sont restées lettre morte jusqu'à présent. Ils espèrent que la décision tant attendue va créer un précédent pour d'autres pays.