UMP et PS diffusent les programmes presidentiels. Le FN est absent. Les Verts évoquent eux les questions locales.
On nous avait dit que cette campagne présidentielle serait numérique ou ne serait pas. Qu’elle révolutionnerait la façon de faire de la politique : les candidats pourraient répondre directement aux citoyens sur les réseaux sociaux... Au final, le résultat est mitigé.
Ce sont surtout les jeunes responsables politiques locaux qui s’investissent sur le net. Ils reprennent d’abord les propositions formulées par leurs partis au niveau national. Globalement les enjeux locaux mobilisent peu.
UMP / PS : web local, campagne nationale
Ce sont les deux partis qui comptent le plus d’élus et de militants. Ce sont aussi les deux plus grosses machines électorales du pays. Sans surprise, chacune de leur coté elles se sont mises au service de leur candidat. Conséquence : les sections locales se fondent dans une campagne monolithique.
Rien ne doit diverger par rapport à la ligne du candidat. Sur les réseaux sociaux comme Tweeter, les militants font principalement suivre des citations de leurs champions, ou des liens qui renvoient vers des articles de presse ou des extraits d’émissions de télévision. Les réseaux sociaux ont maintenant suplanté des sites-web qui n'ont pas été relookés depuis longtemps, ou qui sont parfois laissés à l'abandon.
Pour trouver des humeurs ou des contenus un peu plus personnels, il faut consulter les blogs des élus de premier plan. Eux seuls ont la latitude pour s’exprimer en tant qu’acteurs réels de cette campagne. Alain Joyandet pour l’UMP et Pierre Moscovici postent parfois des billets. Mais ni le maire de Vesoul, ni le président de l’agglomération de Montbéliard ne sont très originaux sur internet.
Comme le montre cette capture d'écran sur son blog Pierre Moscovici, qui est aussi le porte-parole de François Hollande, met surtout en ligne ses interviews télévisées. Sur tweeter il annonce principalement ses passages dans les médias. Alain Joyandet lui vient seulement de remettre en service son compte tweeter.
L’autre élu local de premier plan qui actualise régulièrement son blog, c’est Jean-Pierre Chevènement. L’ancien maire de Belfort a largement détaillé ces jours-ci l’annonce de son soutien à François Hollande. Ses vidéos côtoient ses tribunes, des dépêches AFP et les comptes rendus de ses interventions au Sénat. Bref, rien de très régional dans tout cela…
Modem : le faux site local !
Les sites francs-comtois de l’UMP et du PS ne sont que des vitrines obsolètes. Ils ont peu de contenus, et renvoient souvent vers les portails nationaux des formations politiques. Ces adresses internet assument totalement leur rôle « jacobin ».
Au Modem en revanche, la logique est un peu différente. Le parti de François Bayrou a développé un site dédié à la au département du Doubs,… mais on y trouve surtout des contenus nationaux !!! Hors mis les dates des meetings dans la région (comme la venue de François Bayrou le 27 mars à Besançon), et quelques chiffres sur Peugeot-Citroën, il n’y a quasiment rien sur les enjeux politique dans la région.
EELV : la web-politique régionale
C’est sans conteste le parti qui investi le plus sur internet en Franche-Comté. Europe-Ecologie Les Verts actualise régulierement son portail, et met l’accent sur les enjeux de la région.
Problèmes de circulation des TER, aménagement de l’arrivée du Tour de France à la Planche-des-Belles-Filles et ou appel à manifester pour défendre un sans-papier de Besançon : dans l’habillage du site la politique nationale passe quasiment au second plan.
Sur les réseaux sociaux les élus écologistes sont aussi très présents et commentent largement l’actualité locale. Seul problème : quand on regarde les intentions de vote pour Eva Joly, on se dit que cette stratégie à priori séduisante pour le citoyen franc-comtois n’est peut-être pas la plus efficace électoralement parlant.
La constellation de Front de Gauche...
Le site du Front de Gauche de Franche-Comté n’est plus en ligne !!! En l’absence d’un portail régional digne de ce nom, le parti de Jean-Luc Mélenchon s’appuie sur une multitude de blogs. En gros chaque section locale du Parti Communiste ou du Parti de Gauche (Besançon, le Jura, la Haute-Saône, Montbéliard, etc…) actualise son propre portail. A lire : des infos régionales intercalées avec des arguments de la campagne nationale.
Mais le plus gros buzzz du Front de Gauche sur internet, c’est la polémique que l’un de ses membres a lancé contre les médias régionaux. D’après lui les journalistes de Besançon n’ont pas assez parlé du meeting de Jean-Luc Mélenchon qui s’est tenu au palais des sports fin janvier.
Les soutiens de Marine ne surfent pas !
Est-ce pour éviter les dérapages de certains de ses membres ? Est-ce par manque de moyens ? Quoi qu’il en soit le FN de Franche-Comté est quasiment absent sur internet. En cherchant bien on ne trouve qu’un blog poussiéreux et un forum qui mériterait un bon lifting. Certains militants du Jura semblent cependant un peu plus actifs que dans les autres départements : curieux quand on sait que c'est dans ce département que le Front National obtient ses plus mauvais résultats en Franche-Comté.
Sinon pour suivre la politique sur internet et décrypter la campagne loin des discours militants, vous pouvez aussi consulter le blog-politique de France 3 Franche-Comté.