Les services de l'Etat n'ont toujours pas donné toutes les autorisations. Le Haut-Jura bouillonne de colère.
5000 signataires. Des amoureux du Haut-Jura, des amoureux du ski de fond. Pour sauver un monument du sport français, la mythique Transjurassienne. A six semaines de la course populaire de ski de fond, un avis défavorable vient d'être émis par le Conseil National de protection de la Nature. Un comité de soutien se mobilise.
Le Haut-Jura ne laissera pas détruire la course
Depuis le mois de novembre, ils ont senti le ciel se noircir. Ils sont sportifs, industriels ou simples habitants. Ils ont décidé de ne pas rester les bras croisés. Un gros nuage plane sur la Transjurassienne 2012. Alors le comité de soutien a mobilisé. Des affiches ont fleuri dans la plupart des magasins de sport du Haut-Jura. Objectif : alerter, et sauver la course.
A la tête du comité, Guy Balland, l'une des figures du ski de fond régional. On trouve aussi Manu Jonnier, et Alexandre Rousselet, jeunes retraités de l'équipe de France de ski de fond. Le parrain du comité n'est autre que Jason Lamy-Chappuis. La Transjurassienne passe depuis 30 ans au coeur de son village à Bois d'Amont. Plusieurs entreprises locales ont rejoint le comité de soutien.
Où en sont les autorisations ?
Car pour la Transjurassienne, le Père Noël n'est pas passé. Le 28 décembre 2011, la DREAL (Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement) a communiqué l'avis émis par le Conseil National de Protection de la Nature. Celui ci donne ses avis au Ministère de l'Environnement. Conclusion : quatre avis défavorables. Le parcours d'origine entre Lamoura et Mouthe est retoqué. Idem pour les trois parcours de repli. La DREAL demande de nouvelles pièces. Elles seront fournies demain par Trans'organisation. L'Etat devrait rendre sa copie le 15 janvier.
De la neige mais un climat politique défavorable
Déjà l'an passé, la protection de l'environnement s'était invitée dans la course. Au nom de la protection du grand tétras , ce coq de bruyère fragile que l'hiver rend vulnérable. A la veille des élections régionales, les écologistes et le groupe Tétras Jura avaient fait pression pour que la course ne passe pas dans la zone de protection du biotope de la fôret du Massacre.
La nouvelle loi d'avril 2010 impose des dossiers environnementaux très précis pour les évènements sportifs se déroulant dans des espaces protégés. La Transjurassienne y est confrontée pour la première fois. Il y a aussi, n'oublions pas des élections, présidentielle et législatives dans quelques mois.
L'avenir de la course
A l'heure qu'il est, la Transjurassienne n'a donc pas le feu vert pour s'élancer le 12 février prochain de Lamoura à Mouthe. Le tracé historique de 76 kms passe par le Risoux, une zone protégée par endroits pour le grand tétras. Si l'épreuve n'obtient pas le feu vert de l'Etat, le comité de soutien estime que l'arrêt de mort de la course est signé. Avec le risque de voir le label Worldloppet s'envoler vers l'Isère, et attribué à la course "La foulée blanche".
Vers une Transjurassienne sauvage ?
La mobilisation du comité de soutien va-t'elle servir d'éléctrochoc à six semaines de l'épreuve ? Près de 3000 skieurs sont déjà inscrits. Le comité a demandé un rendez-vous avec la Région, les Préfectures et la DREAL.
Pour Guy Balland, il faut sauver la course en sécurisant de façon pérenne le parcours historique. Les Haut-Jurassiens se disent prêts à s'élancer dans une Transjurassienne "sauvage" si l'Etat n'autorisait pas l'épreuve. Au nom de la défense d'un patrimoine sportif, au nom de tout un pays, toute une culture : celle du ski de fond.