Un schizophrène a été condamné à 10 ans de prison vendredi 5 octobre 2012 pour le meurtre de son père
L'homme, âgé de 35 ans, a aussi été condamné à trois ans de suivi socio-judiciaire. La cour d'assises de l'Yonne l'a jugé responsable de ses actes au moment des faits.
La cour est allée au delà des réquisitions de l'avocat général qui avait requis 8 ans de prison ferme et 10 ans de suivi socio-judiciaire.
"On s'est engueulé, je voulais pas lui faire de mal", avaient été les premiers mots de Jérôme Osche, à l'arrivée des gendarmes le 16 juillet 2010, à Coulanges-sur-Yonne. Dans la maison où le jeune homme vivait avec son père, les enquêteurs découvraient le corps de ce dernier dans la baignoire, une plaie béante à la tête.
Après une dispute, l'accusé lui avait d'abord asséné de multiples coups de poing, puis des coups avec la crosse d'un fusil de chasse, avant de l'abattre d'une balle dans la tête.
"J'étais un enfant calme, gentil, qui aimait ses parents, mais j'ai eu de la nervosité en grandissant", avait-il déclaré jeudi, au premier jour de l'audience. "A sept ans, ma mère m'a confronté à une dure réalité, mon père n'était pas mon véritable père", avait-il ajouté.
Né d'une relation adultérine, il avait néanmoins choisi de vivre avec son père légitime - la victime -, qui l'avait reconnu à la naissance.
"Il ne mérite pas d'en arriver là"
Il avait été diagnostiqué schizophrène à l'âge de 19 ans, avant d'effectuer plusieurs séjours en hôpital psychiatrique. Jérôme Osche s'était défenestré en apprenant qu'il était réformé du service militaire. Malgré sa maladie, des experts psychiatres ont déterminé qu'il était "accessible à une sanction pénale".
"Il ne mérite pas d'en arriver là", a déclaré sa mère à l'audience, ajoutant qu'elle ne pouvait pas "pardonner" qu'il n'y ait pas eu de "véritable suivi médical". Elle-même avait subi les crises de violence de son fils, reçu des coups de poing. La faute à "la maladie", a-t-elle insisté.
En 2007, Jérôme Osche se passionnait pour les armes et prenait une licence de tir sportif. Au cours d'une perquisition en janvier 2010, les gendarmes avaient saisi une grande quantité d'armes. Ils n'avaient néanmoins pas découvert le fusil de chasse qui a servi à tuer la victime. "Je déplore fortement ce qui est arrivé à mon père, il me manque", a a dit l'accusé.