Le cycliste haut-saônois de la Française des Jeux annonce que la grande boucle sera son objectif principal de la saison en 2019.
Le coureur de Melisey (Haute-Saône) a retrouvé "l'envie" de briller sur la plus grande course du monde après son éclatante victoire l'automne passé dans une grande classique (Tour de Lombardie).
Cette année, le Franc-Comtois (28 ans) de l'équipe Groupama-FDJ délaissera le Giro, qu'il a couru les deux dernières années, pour se consacrer à la Grande Boucle, le seul grand tour à son programme.
Etes-vous un autre homme, comme le dit Marc Madiot ?
"Je ne sais pas si je suis un autre homme mais, c'est sûr, une victoire au Tour de Lombardie permet d'être serein, et je le suis un peu plus que les autres années. Gagner un monument apporte de la confiance, c'est réservé à très peu de coureurs. Je voulais tellement le gagner, c'était une obsession. Il me reste pas mal d'années et l'avoir gagné à 28 ans, c'est bien pour le plan de carrière que je m'étais fixé."
Vous rentrez d'un stage en altitude. Est-ce lié au parcours du Tour qui privilégie cette année la haute montagne ?
"Non, j'ai la chance de ne pas avoir de problème avec l'altitude, je réagis plutôt bien aux efforts. Le stage, c'est pour avoir des répercussions sur mes performances dans les semaines qui suivent."
Donc, pour les courses de février et mars...
"Pour le bloc de février et mars, qui est plutôt chargé, et aussi voir si on peut reproduire ça pour le Tour. Le tester pour la première fois avant le Tour serait un peu suicidaire. Là, on prend le risque d'avoir un gros contre-coup de fatigue et de rater le début de saison mais l'important, c'est surtout de ne pas rater le Tour."
En quoi votre approche sera-t-elle différente ?
"J'ai plus d'envie. Ces deux dernières années, j'avais aussi pas mal la tête au Giro. Cette année, j'aurai un mois d'avril sans course et j'espère arriver sur le Tour de France avec de la fraîcheur. J'aimerais bien courir plus souvent mais on ne peut plus se permettre d'arriver avec 50 jours de course (au départ du Tour) comme j'ai pu le faire. La fraîcheur, mentale et physique, est aussi importante."
Votre équipe a évoqué le podium pour objectif. Comment réagissez-vous ?
"Je ne clame pas haut et fort que je vais faire un podium même si j'en ai très envie. On peut arriver dans la meilleure condition et faire 5e. Le but est de faire le mieux possible. Si je suis en bonne condition comme je l'étais en fin de saison, il n'y a pas de raison que je n'arrive pas à atteindre l'objectif que Groupama et la FDJ m'ont fixé."
Comment vous évaluez-vous à votre dixième saison pro ?
"J'ai progressé dans l'enchaînement des courses. Je suis vraiment régulier, capable de gagner souvent quand je suis à 100 %. J'ai eu un +trou+ sans victoire pendant deux ans (2013 et 2014)... On parle beaucoup des classements généraux mais les victoires d'étape et dans les classiques comme je l'ai fait en fin de saison, c'est très important pour moi. Lever les bras, c'est l'objectif."
"Vous allez voir le nouveau et vrai Pinot !", promet Marc Madiot
Thibaut Pinot, transformé par sa réussite de fin 2018 de l'avis de son patron Marc Madiot, s'attaquera cette année au Tour de France. "C'est un autre homme, déterminé, fort. Thibaut a gagné un monument et, dans la tête, ça change tout", a affirmé Marc Madiot, le patron de l'équipe française depuis sa création en 1997, à propos du Franc-Comtois, vainqueur l'automne dernier du Tour de Lombardie.
Depuis sa troisième place de 2014 et sa victoire d'étape à l'Alpe d'Huez l'année suivante, Pinot a surtout connu des déceptions sur le Tour. Jusqu'à devoir faire l'impasse l'an passé, faute d'être rétabli à temps du Giro où avait abandonné à la veille de l'arrivée à cause d'un début de pneumonie.
"Vous allez voir le nouveau et vrai Pinot !", a promis Marc Madiot lors de la présentation de son groupe. Le grimpeur de Mélisey (Haute-Saône), qui connaît son patron, a souri mais plusieurs éléments incitent le staff de la Groupama-FDJ à l'optimisme. Pour la première fois, le coureur (28 ans) est allé, avec plusieurs de ses coéquipiers, suivre un stage d'altitude à Tenerife (Espagne), sur les pentes du Teide, où nombre de ses rivaux ont leurs habitudes.