S'il n'avait pas les mêmes attaches affective et électorale que François Mitterrand, Jacques Chirac n'a pas pour autant boudé la Bourgogne. Lui, qui s'est éteint à 86 ans ce jeudi 26 septembre 2019, est venu régulièrement dans la région, notamment en tant que Président de la République. Souvenirs.
Des appuis mais des ennuis électoraux
En terre mitterrandienne, la Bourgogne n'aura pas été pour Jacques Chirac qu'un chemin pavé de roses et d'épines. Le candidat et chef du RPR comptait de nombreux appuis politiques dans la région. Deux hommes politiques bourguignons furent ainsi les Ministres de son gouvernement : le maire de Montceau (1965-1986), André Jarrot fut son Ministre de la Qualité de la vie de 1974 à 1976, et Jean-Pierre Soisson, président de région, fut son secrétaire d'Etat aux Universités de 1974 à 1976.
En tant que Président de la République, le Chalonnais Dominique Perben sera aussi longtemps, Ministre de la Justice. L'ancien maire de Dijon, Robert Poujade a aussi longtemps été un de ses appuis dans la région, avant de soutenir Edouard Balladur en 1995.
Mais la Bourgogne sera longtemps une terre électorale compliquée pour le candidat présidentiel qui l'a placé qu'une seule fois en tête aux élections au premier tour. En 1981, il n'arrive qu'en troisième position dans la région avec 16.87% des voix (contre 18% nationalement), pire il arrive même en quatrième position dans la Nièvre ! En 1988, il est cette fois en deuxième position derrière François Mitterrand avec 20.29% des suffrages et 30 000 voix de plus que 7 années plus tôt. Au deuxième tour, il récoltera 44.68% des voix, un point de moins que nationalement. A noter dans la Nièvre, il recueillera 36% des suffrages.
Élu président mais... deuxième dans la Nièvre
1995, année de son accession à l'Elysée. Mais au premier tour, c'est Lionel Jospin qui arrive en tête dans la région avec 24.48% des voix contre 20.13% pour Jacques Chirac, alors 2e. Mais renversement au second tour, c'est lui qui arrive en tête avec 51.58% des voix (contre 52.64% en France), seule la Nièvre le placera nettement derrière (57-43).
En 2002, pour sa réélection, ce sera la seule fois où Jacques Chirac arrivera en tête au premier tour. Avec 19.02%, il devance d'un souffle...Jean-Marie Le Pen (18.26%). Evidemment dans la Nièvre, il n’arrive que deuxième devancé par Lionel Jospin, Chirac a d'ailleurs perdu près de 4000 voix dans ce département durant son septennat. Dans l'Yonne, il est aussi battu mais par le candidat frontiste. Au deuxième tour, il fait moins qu'en France récoltant 80.85% des voix contre 82.21% nationalement.
Lui Président, 3 visites en Bourgogne
5-6 juin 1996 : rencontre franco-allemande
Du 5 juin au 6 juin 1996, le 67ème sommet franco-allemand est organisé à Dijon. Jacques Chirac reçoit son homologue allemande, Helmut Kohl, ils réaffirment "l’entente" entre Paris et Bonn. Bain de foule dans les rues avec le chancelier et cérémonie sur la place de la Libération agrémenteront les réunions officielles.
17 janvier 2002 : états généraux de l'insertion à Auxerre
ll n'était pas encore candidat à sa succession mais il était en campagne en province à Auxerre dans l'Yonne.. Jacques Chirac participait aux états généraux de l'insertion organisés par le conseil général. Il a ressorti son leitmotiv de la fracture sociale : " La pauvreté, c'est un fait, ne diminue pas et en réalité, elle augmente". Le Président sortant sera resté deux heures dans la cité icaunaise.
16 septembre 2003 : Déplacement dans l'Yonne
Jacques Chirac participe à Sens aux Rencontres Industrielles de lYonne (R.I.D.Y), puis rejoint Auxerre pour une allocution au parc des expositions Auxerrexpo. Il assiste ensuite à un déjeuner républicain à la préfecture, avant de se rendre au sein de l’entreprise Acta- Mobilier à Moneteau.
Retrouvez ces visites dans ce reportage de C. Tarrisse :