Avec son camion, il se déplace chez les agriculteurs pour transformer le lisier en engrais

Pierre-Emmanuel Belot parcourt la Franche-Comté avec son camion de traitement des lisiers. Cet habitant de Saint-Lothain (Jura) se déplace de ferme en ferme pour filtrer le lisier et le rendre directement utilisable par les agriculteurs.

Un camion itinérant pour traiter le lisier. C’est l’initiative qu’a lancé un Jurassien, il y a un peu plus de deux ans. L'opération permet aux agriculteurs de mieux valoriser les déjections animales.

La majorité de ses clients se situent dans les départements du Doubs et du Jura, mais il rayonne aussi jusqu’en Savoie et en Lorraine. 

La machine permet de séparer le lisier en deux parties. Une solide et l’autre liquide. Le lisier “est un produit qui est très intéressant au niveau fertilisant, mais il n’est pas facile à utiliser”, explique le Jurassien au micro de Norbert Evangelista avant de reprendre : “Avec le changement climatique, on a des printemps et des étés qui sont de plus en plus secs. Lorsque le lisier brut est épandu sur les prairies, il y a nécessité qu’il y ait de la pluie pour lui permettre d’aller jusqu’aux racines des plantes et d’être absorbé. Malheureusement, ces dernières années, on a eu des épisodes de sécheresses assez importants qui ne permettaient pas aux éleveurs d’épandre le lisier en printemps ou en été”. 

En réponse, certains éleveurs épandent leur lisier à la fin de l’automne ou en hiver, des périodes qui ne sont pas idéales puisque les plantes sont en dormance. La séparation du lisier tente de répondre à cette problématique. La partie liquide “devient vraiment un engrais pour la plante”, indique le cinquantenaire. Elle peut être épandue sur des périodes lors desquelles l’on a moins de pluviométrie. “Comme c’est liquide, c’est plus facilement absorbé”. La partie solide pourra, elle, être épandue toute l’année pour nourrir le sol. “J’ai l’habitude de dire que la phase liquide nourrit la plante et la phase solide est un amendement pour le sol”. 

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Pierre-Emmanuel Belot parcourt la Franche-Comté avec son camion de traitement des lisiers. Cet habitant de Saint-Lothain (Jura) se déplace de ferme en ferme pour filtrer le lisier et le rendre directement utilisable par les agriculteurs. ©Nobert Evangelista / Hugues Perret

Un engrais fait directement sur la ferme 

Pour Flavien Olivier, éleveur à Bonne Fontaine (Jura) ce système est un bon compromis. “La séparation de phase nous apporte un engrais qui, en agriculture biologique, nous couterait trop cher à acheter”, indique-t-il. Comme beaucoup d’autres agriculteurs, son exploitation est trop petite pour qu’il puisse séparer le lisier lui-même : “Avec la prestation d’Emmanuel, c’est plus rentable”. Cela lui évite aussi d’acheter des intrants et les produits utilisés ne sont faits que sur la ferme. “On utilise le lisier sur nos prairies de fauche dans le but d’alimenter nos vaches l’hiver”, précise-t-il. En général, traiter le lisier prend entre une journée et une demi-journée. 

Pour rappel, le lisier participe à la pollution des eaux de surface et des aquifères profonds. Il est considéré comme le principal responsable des marées vertes en raison d’épandages excessifs. 

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