J-7 avant le lancement du No Logo Festival aux forges de Fraisans (Jura). Un retour en grande pompe après une 10ᵉ édition, en 2023, qui aurait pu être la dernière. Un événement organisé avec un modèle économique particulier, et un budget sur “le fil du rasoir”.
C’est le plus grand festival reggae de France : le No Logo, situé à Fraisans (Jura) sera bel et bien présent pour une 11ᵉ édition les 9, 10 et 11 août prochain. Un retour qui n’était pas évident pour le festival jurassien, l’organisation des 10 ans l’année dernière ayant été particulièrement coûteuse.
Mais finalement, tout s’est déroulé pour le mieux, ce qui a permis de relancer l’aventure. “On pensait que financièrement, on ne rentrerait pas dans les clous, mais ça n’a pas été aussi catastrophique que prévu” raconte Florent Sanseigne, directeur du festival.
Un retour réclamé par le public
À cet aspect financier s’ajoute la volonté du public et des habitants de Fraisans. “100% de nos festivaliers voulaient le retour de No Logo, on a eu 6 000 réponses en 2-3 jours” témoigne Nicolas Miot chargé de communication du festival. Une consultation citoyenne proposée par la mairie a aussi été une réussite pour les organisateurs : 82% des habitants se sont dits favorables à une nouvelle édition. Un résultat qui a surpris le directeur :
Les habitants ont compris l’intérêt pour leur village et les retombés positives du festival, et ça, c'est génial !
Florent SanseigneDirecteur du No Logo Festival
Un système économique particulier
Ce qui fait la particularité du No Logo Festival, c’est son système économique. Pas de mécénat, pas de sponsor, ni de publicité, et enfin aucuns bénévoles, que des salariés. Voilà le mot d’ordre que se sont donnés les organisateurs, il y a plus de dix ans.
Néanmoins, ce choix engendre tout de même quelques difficultés. Après la 10ᵉ édition, “le modèle économique du festival ne permettait pas de se projeter plus loin” explique Nicolas Miot.
À cela s’ajoute les difficultés générales de rentabilité pour les festivals : “tout augmente : les cachets artistiques, les coûts de la technique ou encore de la sécurité, les contrôles de structure. On se doit aussi de faire évoluer les salaires” précise le directeur du No Logo.
“On montre que c’est possible, même si on est conscient des difficultés que ça engendre” ajoute-t-il. Le festival est donc financé uniquement grâce aux stands alimentaires qui louent une place pour les trois jours, les buvettes et bien sûr la vente des entrées.
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Pour permettre la survie du festival, il est donc primordial de vendre la totalité des places disponibles, expliquent les organisateurs. À quelques jours du lancement de cette 11ᵉ édition, tous les pass trois jours ont été vendus.
Un avenir incertain
Côté billets unitaire, le taux de remplissage est de 92% le vendredi, et 95% le samedi. Mais même si toutes les places sont vendues, Florent Sanseigne n’assure pas de pouvoir continuer : “c’est de plus en plus dur, on dressera un bilan en septembre et on donnera une réponse en octobre. Pour l’instant, on va faire l’événement, et profiter”.
La situation actuelle des festivals l’oblige à prendre ses précautions : “on ne souhaite plus s’engager sur le long terme, ce serait prétentieux de notre part”. Comme chaque année, une consultation des festivaliers sera organisée à l’issue du week-end. “Le festival appartient au festivalier, on n'est que les metteurs en scène” assure Nicolas Miot.
Si un jour, ils décident qu’ils en ont assez, et bien ce sera la fin, il disparaîtra aussi vite qu’il est apparu
Florent Sanseigne
Programmation et nouveauté
Côté programmation, vous pourrez entre autres voir le groupe IAM, Chinese Man ou encore The Wailers, mais aussi JoeyStar, Anthony B et Dezarie, pour son unique date en France.
Enfin, cette 11ᵉ édition offre quelques nouveautés, notamment en termes de confort, le camping sera désormais équipé d’une grande “salle de bains” avec un des douches et des sanitaires. L’accès à l’eau sera aussi grandement facilité.
Les organisateurs essayent aussi de limiter l’impact écologique de l’événement, ils mettent donc en avant les mobilités douces. Pour ce faire, depuis quelques années, ils ont lancé un cortège de vélo au départ de Dijon, Dole ou encore Besançon en direction de Fraisans.
"Il y a un groupe de musique, c’est l’occasion de se mettre dans l’ambiance et de faire un geste pour la planète” explique Nicolas Miot. Des navettes sont aussi mises à disposition du public et le covoiturage est vivement plébiscité.