CARTE. Protection des troupeaux ovins et caprins face aux loups et lynx : votre commune est-elle éligible aux aides dans le Jura ?

La préfecture du Jura publie une carte des communes éligibles à des aides de l'État concernant la protection des troupeaux ovins et caprins, face aux loups et lynx. Les élevages bovins ne sont pas concernés. Détails.

"L'aide à la protection des exploitations et des troupeaux ovins et caprins contre la prédation a pour objectif de favoriser l'adaptation des activités d'élevage à la présence de ces prédateurs (loup et lynx dans le Jura)", prévient la préfecture du Jura dans un communiqué de presse diffusé ce 27 février.

Cette dernière dévoile la carte des communes du département 39 concernées par une aide financière de l'État, pour se prémunir des attaques de troupeaux de chèvres et de brebis. Achat de chiens de protection, accompagnement technique des éleveurs, achat de matériel électrifié ou encore étude de vulnérabilité... Les aides sont diverses et sont prises en charge financièrement à hauteur de 80 à 100 %. 

"Ce dispositif, cofinancé par l’État et le FEADER, permet le financement des surcoûts dus à la protection sous forme de contrats annuels", expliquent les services de l'État. 

Attention cependant, les élevages bovins ne sont pas concernés par les aides, au grand dam de certains éleveurs francs-comtois dont les troupeaux ont été victimes d'attaques. Notre région étant particulièrement touchée par les prédations lupines sur les troupeaux de bovins, nous avons souhaité en savoir plus auprès des services de la préfecture. Ces derniers n'ont pas encore répondu à notre sollicitation.

Le détail des aides par zones  

Dans l’ensemble du département du Jura, les mesures suivantes peuvent être financées :
• achat et entretien de chiens de protection (taux de financement de 80 %)
• accompagnement technique des éleveurs (taux de financement de 100 %)

Aussi, les éleveurs ayant des troupeaux dans les communes en cercle 2 (risque de prédation potentiel) sont éligibles à un financement pour les mesures suivantes :
• achat de matériel de protection électrifié (taux de financement de 80 %)
• étude de vulnérabilité de l’exploitation à la prédation par le loup (taux de financement de 100 %).

De plus, les éleveurs ayant des troupeaux dans les communes en cercle 1 (prédation avérée) sont éligibles à un financement pour les mesures suivantes :
• gardiennage ou la surveillance renforcée des troupeaux.

Le dépôt des demandes d’aide est ouvert jusqu’au 31 juillet 2023 (pour déposer une demande).

Des aides exceptionnelles pour des exploitations bovines

Dans le Doubs, une quinzaine d'exploitations agricoles ont adopté des chiens Patou pour se protéger du loup. Cette année, pour la première fois, des élevages de vaches laitières se sont lancées dans l'aventure.

Certaines exploitations bovines du département 25, non-éligibles aux aides, ont tout de même fait une demande exceptionnelle pour être soutenues financièrement. Pour le moment, trois exploitations de vaches ont été aidées par l'État.

► À lire aussi : Dans le Haut-Doubs, pour protéger les élevages de bovins contre les attaques de loups, l'espoir des chiens Patou

Alors que la présence du loup est désormais bien visible dans notre région (lire notre article), certains éleveurs alertent quant à eux sur leurs difficultés à protéger leurs troupeaux. "La politique de protection des troupeaux a montré ses limites", explique Pierre-Henri Pagnier, éleveur. "La mise en place de moyens de protection - comme le dressage de chiens et le plantage de filets - n'est pas le cœur de métier de l'éleveur", met en avant Agathe Chevalier, ingénieure agronome et chargée de mission filière ovine à la Chambre régionale d'agriculture. 

La présidente du Pôle Grands Prédateurs, Michèle Bunda, estime quant à elle que "l'état a actuellement une gestion complètement incompétente", de la problématique du loup, mais assure qu'un "terrain d'entente est possible", avec les agriculteurs, "il suffit de le vouloir". Elle a dénoncé sur notre plateau ce 27 février, un problème plus large, à la fois économique et environnemental.

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