L'année 2018 a été la plus orageuse depuis 30 ans. Et si la Franche-Comté a été particulièrement touchée, c'est une (toute) petite commune qui décroche le record.
C'est la petite commune de La Favière, dans la Jura, qui a été la ville la plus foudroyée de France l'année passée, selon les relevés Météorage, filiale de Météo France, repérés par France Bleu Besançon. Près de 14,48 éclairs nuage-sol (la décharge électrique entre le nuage et la terre, soit le "coup de foudre") par km² ont été relevés en 2018 dans ce village d'une superficie de 2,78 km².
Situé dans l'arrondissement de Lons le Saunier, il ne comptait que 26 habitants en 2016. Plutôt étonnant, donc, de retrouver une si petite commune en haut du classement ! Mais ce record enregistré à La Favière n'a profité ni au Jura, ni à la Bourgogne-Franche-Comté pour le reste du classement : la région la plus foudroyée en France en 2018 est la Corse et pour le département, il s'agit des Bouches du Rhône.
L'année 2018, déjà la plus chaude depuis 1900, a aussi été la plus orageuse dans toute la France depuis que les relevés de détection de foudre existent, soit en plus de 30 ans. En tout, près de 725 000 éclairs et 296 jours d'orage ont été relevés l'année passée.
Une année exceptionnelle
La Franche-Comté a été particulièrement touchée par ces épisodes orageux. Au mois de mai, environ 2 jours sur 3 ont été qualifiés d'orageux. La moyenne pour un mois de mai tourne habituellement autour de 4 jours d’orage sur 31.
Des conditions météorologiques qui ont donné lieu à des images insolites, comme ces photos d'un orage de grêle en plein mois de juillet dans le Jura.
Dès septembre, 2018 avait franchi le seuil de l'année la plus orageuse enregistrée jusqu'alors : 1995, qui avait compté 697 000 éclairs. Notamment en raison d'un mai chargé, avec plus de 182 000 éclairs, soit trois fois la moyenne d'un mois de mai. Mais c'est le 9 août que le plus d'éclairs ont été enregistrés : plus de 41 600.
Pour Météorage, les températures exceptionnelles de l'année 2018 "ont certes été un élément prépondérant dans cette activité orageuse mais, seules, elles n'expliquent pas tout, notamment les épisodes orageux précoces".
En fait, 2018 a ainsi vu "beaucoup de conditions réunies" pour les orages, avec notamment au printemps, des "contrastes importants de températures entre air chaud dans les basses couches et air froid dans les hautes couches", mais aussi des pics de chaleur d'été, "avec de subites apparitions d'air frais amenant l'étincelle".