Le scénario est encore au conditionnel et de nombreux points restent à éclaircir après une course-poursuite entre jeunes nationalistes et militants anti-fascistes survenue à Poligny. L'une des gardes à vue a été prolongée hier.
A Poligny, les auditions se poursuivent dans le bureau de la gendarmerie pour déterminer les circonstances d'une confrontation nocturne entre des militants d'extrême gauche et d'extrême droite. Trois jeunes Polinois ont été entendus. La procureure de la République de Lons le Saunier s'est attelée durant tout le week-end à essayer de comprendre l'enchaînement des faits pour déterminer d'éventuelles qualifications pénales. Elle ne souhaite pas s'exprimer pour l'instant sur cette affaire en l'état actuel des investigations.
C'est à 1h du matin, dans la nuit du 28 au 29 juin, que trois coups de feu auraient été tirés par des jeunes nationalistes contre des militants anti-fascistes. Ces derniers étaient en train d'apposer dans la ville, des autocollants "Toufik de Planoise", connu pour son activisme anti-fa sur internet quand ils auraient été repérés. Une altercation aurait éclaté entre les deux camps, suivie de coups de feu tirés par un activisme d'extrême droite. L'enquête est toujours en cours. "Toufik" a porté plainte. Interrogé ce matin, le maire de Poligny Dominique Bonnet (UMP) évoque la présence "d'un groupe de jeunes désoeuvrés" dans sa ville.
Début juin, des croix gammées ont été découvertes au stade de Tourmont, commune située à quelques km de Poligny tandis qu'il y a quelques mois, des jeunes d'extrême-droite ont fait irruption dans une fête à Voiteur pour exécuter un salut hitlérien. Enfin, en 2010, l'agression d'un jeune maghrébin avait suscité une vive émotion dans la cité jurassienne. Une manifestation de soutien à la victime avait été organisée.