Covid-19 : 5 questions pour comprendre pourquoi l’épidémie s’envole dans le Jura, en campagne comme à la ville

L’épidémie de coronavirus connaît une flambée de nouveaux cas dans le département du Jura qui flirte avec les seuils de l’alerte maximale renforcée et d’un possible couvre-feu. Explications. 

La situation continue à se dégrader dans le Jura. L’Agence Régionale de Santé a dévoilé ce mardi 20 octobre les dernières données de l’épidémie.

  • 49 personnes sont hospitalisées dans le Jura, contre 6 il y a deux semaines
  • Le taux de positivité des tests est passé de 5% à 15%
  • Chez les plus de 65 ans, 23% des tests sont positifs
  • On compte en moyenne 250 nouveaux cas pour 100.000 habitants


"Le Jura est en train de rejoindre les seuils critiques de la Saône-et-Loire"


Didier-Pier Florentin, délégué de l’ARS Bourgogne-Franche-Comté qualifie la situation d’inquiétante en raison du pic de nouveaux cas observé depuis 15 jours. “C’est très inquiétant, car l’épidémie contrairement à la première vague se déploie sur l’ensemble du département, dans les communes, urbaines ou rurales. Clubs sportifs, de tarot, pompiers, écoles, entreprises sont impactées. On est en train de rejoindre les seuils critiques de la Saône-et-Loire” explique le délégué de l’Agence Régionale de Santé.

 

  • Comment expliquer cette embellie de l’épidémie dans le Jura ?


“Fin septembre, début octobre, on a vu une progression vertigineuse. Il est certain que c’est lié aux échanges sportifs, sociaux, les gens bougent, il y a les mariages, les enterrements, au bout d’un moment les masques tombent” analyse Didier-Pier Florentin.

Les gens se mélangent à travers les fêtes de famille, et certaines populations ne se méfient plus assez du virus estime l’ARS. “La majorité des plus de 65 ans touchés aujourd’hui par le covid ne sont pas des gens en Ehpad, mais des gens qui dans leurs relations sociales n’ont pas conscience du danger” estime le délégué de l’ARS. Dans un club de tarot, de sport, les gens se disent, on se connaît, on est entre nous, il n’y a pas de risques. Et les contaminations suivent. 
  • Quelles zones du Jura sont les plus touchées ?

“L’épidémie est repartie du sud du Jura, du Haut-Jura. Ca remonte progressivement vers Lons-Le-Saunier, ca va remonter sur le pays Dolois. Ce qui est inquiétant, c’est qu’on ne comprend pas le mélange de populations” ajoute M. Florentin. 
  • La reprise de l’épidémie touche-t-elle les campagnes plus que les zones urbaines ?

Pour David Philot, préfet du Jura, la situation est préoccupante dans le département. Lons-le-Saunier, Saint-Claude et toute la ruralité. Le virus circule entre les Jurassiens. 
“Il y a un vrai retard de prise de conscience de nos concitoyens. J’en appelle à un choc de responsabilité et à une prise de conscience. C’est un phénomène qui touche la profondément ruralité. Nous avons dans le Jura des chiffres de contamination qui dépassent ceux de certaines métropoles”
explique le Préfet. “Nous sommes plus impactés qu’à Dijon, Besançon ou Belfort” complète David Philot.
 

► Reportage Sacha Pasquali, Hugues Perret avec Jean-Yves Ravier Maire (DVG) de Lons-le-Saunier - Didier-Pier Florentin Délégué departemental du Jura de l'ARS 

 

  • Couvre-feu, alerte maximale, d’autres mesures vont-elles toucher le Jura prochainement ?

Le préfet appelle les Jurassiens à limiter leurs contacts pour freiner une pandémie qui double chaque semaine dans le département. “Il ne faut pas tout attendre des décisions réglementaires” estime l’élu. 

Au-delà d’un taux d’incidence de 250 nouveaux cas en une semaine pour 100.000 habitants, le Jura devrait passer en état d’urgence renforcée. La décision sera prise au niveau national indique le Préfet avec un possible couvre-feu, comme c’est le cas actuellement en région parisienne et dans 8 métropoles. 
  • À quand faut-il s’attendre à atteindre le pic dans le Jura ?

Selon Didier-Pier Florentin, la situation va continuer à s’aggraver dans les prochains jours. Avec les vacances de Toussaint et le brassage des familles, des vacanciers, l’Agence Régionale de Santé estime qu’en sortie de ces vacances, on pourrait compter deux fois plus de malades dans les hôpitaux, trois fois plus de cas positifs. Le pic pourrait être atteint au 15 novembre. 

L’hôpital de Lons-le-Saunier a enclenché samedi 17 octobre son plan blanc et cherche à recruter des soignants pour faire face à cette épidémie de covid qui l’avait relativement épargné au printemps 2020.
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