Ce matin à Arbois, dans le Jura, une pollution de la rivière La Cuisance a causé la mort de dizaines de poissons. Les habitants et l'association de protection des milieux aquatiques s'inquiétent d'un phénomène récurrent.
Elle a donné l'alerte dès ce mercredi matin. Liliane Bachi, une habitante promenait, comme tous les matins, son chien lorsqu'elle a découvert l'étendue une dizaine de poissons qui gisaient sur le bord de la Cuisance. La rivière a, une fois encore, connu une pollution. L'habitante, franco-suisse, préoccupée souhaite connaître la vérité sur les raisons d'une tel épisode. "Hier, mes enfants et mon chien se trouvaient dans la rivière. Ils ont certainement bu l'eau de la Cuisance. Ils pourraient devenir malade, je suis très stressée", explique-t-elle. Suite à sa découverte macabre, l'habitante a rapidement pris son téléphone portable en main, avant de prendre des vidéos. "Je souhaitais prouver l'étendue du désastre", poursuit-elle.
Un épisode devenu récurrent qui inquiète aussi l'association agrée pour la pêche et la protection des milieux aquatiques. Contacté par téléphone et informé de l'événement, François Mouget, président de l'association est rapidement arrivé sur les lieux. Pessimiste et sans voix, il n'a aucun doute sur les raisons de cette pollution. "C'est évident, qu'elle est d'origine chimique", explique-t-il. Selon lui, les produits chimiques injectés dans la rivière doivent être "suffisamment puissant pour polluer une zone longue de 10 km" entre Villette les Arbois et l'aval de Mathenay. Cette situation désespère l'associatif qui voit depuis 25 ans, la rivière où il aimait pêcher, perdre petit à petit sa faune. Selon lui, depuis le début des années 1990, le nombre de poissons dans la rivière a été divisé par cinq. "Quand il n'y a plus de poissons, il n'y a plus de pêcheurs, et sans pêcheur, les rivières deviennent des décharges", s'insurge-t-il. Aujourd'hui, il est difficile d'apercevoir des poissons vivants dans la Cuisance. Au fil des pollutions, l'association s'est chargée de réempoissonner la rivière. Problème, à chaque pollution, les poissons n'ont pas le temps de se reproduire. En bref, la nature n'a pas le temps de faire son oeuvre.
Ce matin, l'agence française pour la biodiversité a effectué des prélèvements pour connaître l'origine de cette pollution. Un laboratoire pourrait s'occuper de ces prélévements. A ce sujet, François Mouget reste perplexe. "Je ne sais pas si ces prélevements seront examinés. Cela coûte cher tout de même", s'inquiète-t-il.