VIDEO. Gilets jaunes à Dole : "Qui sème la misère, récolte la colère"

Fabrice, Nicole, Aurélie, Jimmy, Carole, Evelyne... les gilets jaunes de Dole ont été les premiers à lancer le mouvement. Pour la deuxième fois, ce samedi 17 novembre ils sont entrés en action. Un nouveau blocage pour réclamer du pouvoir d'achat et dire leur ras le bol de toutes ces taxes. 



Des palettes brûlent, les braseros sont allumés et une banderole "Non à la hausse... vive la France" barre l'entrée de l'A39 à Dole-Choisey. Dans une ambiance bon enfant, une centaine de "gilets jaunes" filtre le trafic pour protester contre la hausse du prix de l'essence. Dans le froid et la brume ce samedi, les manifestants obligent les automobilistes à faire preuve de patience, discutent avec eux et font signer des pétitions. Non loin, des gendarmes sont postés, sans intervenir.  Toutes les 10 minutes environ, les "gilets jaunes" lèvent leur barrage puis bloquent à nouveau.

Dans le Jura, tout est parti d'un groupe Facebook, "De l'essence de la contestation", lancé par Fabrice Schlegel, 45 ans, qui travaille dans la construction. Ce père de trois enfants a rassemblé plus de 30.000 personnes en quelques semaines.

Samedi matin, il est fier de la mobilisation. Dans l'agglomération de Dole, des équipes de 50 à 300 "gilets jaunes" occupent les ronds-points et organisent des barrages filtrants.

    


"L'affluence est exactement ce qu'on envisageait. Ce qui m'a motivé, au-delà du prix du carburant, c'est qu'en France on a de plus en plus d'impôts, de plus en plus de taxes et de moins en moins de services. Il est temps d'arrêter de grogner dans son coin, sur son canapé derrière sa télé, il est temps d'agir", déclare-t-il , un épais foulard autour du cou dans le froid glacial. "A Dole, nous avons été les premiers à nous lever, on sera peut-être les derniers à se coucher", prévient-il. Dès l'aube, les manifestants se sont regroupés par dizaine pour "passer à l'action".
 
    
Dans son groupe Facebook, les revendications vont de l'augmentation du Smic à la baisse du prix de l'essence ou des impôts, et les méthodes de contestation lancées sont diverses: blocages des péages, des supermarchés ou des routes, distribution de tracts, pétitions...
 

    
Carole, une salariée de 45 ans, proteste "contre toutes les taxes, ça devient excessif, c'est invivable". Elle demande "une petite baisse d'un petit peu de toutes ces taxes, peut-être pas tout, mais au moins qu'il (Emmanuel Macron, NDLR) fasse un geste". Sur les voitures, des banderoles dépassent des coffres ou sont posées sur les capots: "SOS d'une nation en détresse", "Qui sème la misère récolte la colère", "Le peuple en colère", "Jeunes dans la galère, Vieux dans la misère"...

"Ils sont avec nous ! On invite les gens à signer une pétition qu'on va envoyer à M. Macron. Qu'il nous écoute enfin ! Il ne nous écoute plus", raille Evelyne Raliere Binet.

"Nous sommes là, c'est le peuple, on représente le peuple. Nous, les petits ouvriers, on ne peut plus vivre, on ne peut plus finir les fins de mois". Elle se dit prête à rester "autant de jours qu'il faudra jusqu'à ce que M. Macron nous entende".
  


Un jeune couple, Aurélie et Jimmy, manifeste avec ses trois enfants. "Tout est cher, on en a marre. Il faut que ça dure tant que ça ne bouge pas", dit Aurélie.
"On ne taxe pas les riches, on leur donne de plus en plus. Nous, simples ouvriers, on se lève à 05H00 du matin pour gagner 1.300 euros par mois
", ajoute-t-elle. "On galère", lance un de leur fils.

Nicole, 67 ans, retraitée, ne décolère pas: "Il y en a ras-le bol de tout, ça va craquer. Je gagne 800 euros avec ma complémentaire en ayant cotisé toute ma vie. Qu'il arrête de nous pomper, de prendre de l'argent aux vieux, aux jeunes. S'il ne fait rien, s'il ne bouge pas, il faut qu'il dégage !". Fabrice Schlegel, qui se dit plutôt libéral, est fier que dans ce mouvement "toutes les couches soient représentées, toutes les sensilbilités". "On va marcher, tout le monde côte à côte", dit-il.
 



   
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