Jura. La députée européenne Anne-Sophie Pelletier mise en cause par une dizaine d'anciens assistants parlementaires dans une enquête de Mediapart

Dans une enquête publiée vendredi 17 décembre par Mediapart, la députée européenne la France Insoumise Anne-Sophie Pelletier, ancienne aide médico-psychologique de l'EHPAD des Opalines à Foucherans (Jura), est accusée de harcèlement et de maltraitance par une dizaines d'anciens assistants parlementaires.

Anne-Sophie Pelletier est dans la tourmente. L'ancienne aide médico-psychologique, connue pour avoir été porte-parole la grève de 117 jours des aides soignants de l'EHPAD des Opalines (Jura) en 2017, aujourd'hui députée européenne La France Insoumise, est accusée d'"harcèlement" et de "maltraitance" par 8 assistants parlementaires dans Mediapart.

Le média en ligne a publié, vendredi 17 décembre, une longue enquête avec de nombreux témoignages recueillis par David Perrotin. L'attitude de la députée est très clairement pointée du doigt : "ses changements d’humeur, sa vulgarité, le mélange entre sa vie privée et sa vie professionnelle, ses multiples reproches et ses sollicitations incessantes", est-il écrit.

Ses anciens assistants parlementaires dénoncent également la vulgarité d'Anne-Sophie Pelletier. "Elle traitait en permanence des gens de la délégation de connasse, de pute, de salope", raconte l'une d'entre elles à Mediapart. Un autre assistant explique qu'elle "a voulu que je garde ses animaux pour qu’elle parte en vacances, que je garde ses enfants, que je taille les haies de son jardin. Quand je refusais, ça l’agaçait". Sur Twitter, l'eurodéputée a réagi sur ce point. Et a indiqué : "Mon fils a 20 ans, ma fille, quelle baby-sitter ont-ils besoin ? Et je n'ai pas de haies dans mon jardin." 

Une procédure interne à l'encontre d'Anne-Sophie Pelletier

Trois anciens collaborateurs ont intenté une procédure interne au Parlement européen à son encontre pour "harcèlement moral". Après une enquête, le comité anti-harcèlement du Parlementa blanchi la députée, selon Mediapart. "Dans ses conclusions, le rapport précise que les actes reprochés à la députée que le comité a pu établir sont 'intentionnels', 'répétitifs', mais pas 'abusifs' et conclut donc que tous les critères ne sont pas réunis pour qualifier de 'harcèlement moral' le comportement d’Anne-Sophie Pelletier."

La situation était connue des collègues LFI de la députée, comme Manon, Aubry, chef de file aux élections européennes de 2019. "C’est indiscutable que la situation au sein de son bureau était totalement insatisfaisante et intenable", déclare-t-elle à Mediapart. "Quand j’ai vu le nombre d’assistants qui exprimaient leur souffrance, j’ai compris qu’il y avait un problème systémique avec Anne-Sophie", a ajouté une autre députée LFI, Leïla Chaibi.

Le chef de la délégation LFI au Parlement européen, Manuel Bombard, a dit avoir pris connaissance de la situation en 2020, avoir protégé les ex-salariés de la députée en mettant en place une tutelle, loin d'Anne-Sophie Pelletier. 

France 3 Franche-Comté a contacté par SMS Anne-Sophie Pelletier ce samedi. A l'heure de la publication de cet article, elle n'a pas répondu. A L'Est Républicain, elle a déclaré qu'elle s'exprimerait "après le week-end".

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