« Pas de prime de 800 euros, alors que les sites font du bénéfice et que le groupe se porte bien » : à Dole et à Foucherans, la grève se poursuit dans l'entreprise de plasturgie NP-Jura

Depuis le 21 juillet 2022, la grève se poursuit sur les deux sites de NP-Jura. Sur les deux sites du département, les salariés se mobilisent. Ils réclament 800 euros, pour faire face à l’inflation. La direction refuse, les employés restent mobilisés.

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À Dole comme à Foucherans (Jura), les salariés réclament notamment une augmentation de salaire, en raison de l’actuelle hausse des prix. La direction du site qui regroupe plus de 190 employés leur répond que les négociations à ce sujet ne se feront qu’en janvier 2023. Elle dit ne pouvoir verser, en attendant, qu’une prime de 600 euros. Pas suffisant pour les grévistes. Les « 55% de salariés en grève » ont posé un dernier ultimatum à leur directeur, ce lundi 29 août. Sans résultat : la direction de l'entreprise qui fabrique des composants médicaux, d'électronique ou d'électroménager, notamment pour les plaques de cuisson par induction, refuse toujours de répondre à leurs demandes.

Une colère au plus haut chez les salariés en grève

« Comment expliquer que la direction refuse de verser l’augmentation de salaire de 3% ou cette prime de 800 euros, alors que les sites du Jura font du bénéfice et que la santé de notre groupe se porte bien ? Les actionnaires de l’investisseur américain vont même recevoir des plus-values ! » Pour Pedro Da Rocha, la décision de la direction de NP-Jura est incompréhensible. « Le directeur nous a opposé le fait que s’il versait 800 euros de prime à chacun, ça mettrait la boîte en danger », explique le délégué syndical CGT de l’entreprise.

Deux rencontres les mardi 23 et jeudi 25 août avec la direction ne leur ont pas donné satisfaction. « La direction campe sur ses positions : proposer 600 euros bruts et ne pas compter les jours de grève dans la prime de présence », complète le technicien de production en reclassement. Insuffisant, pour les salariés mobilisés. Ce sentiment de colère ne redescend pas, d’autant que le représentant syndical dit avoir appris indirectement la « reprise » de l’entreprise par la société américaine ONE Equity Partners. « Lors de la première semaine de grève, après le 21 juillet, nous l’avons appris par la presse, sans que les représentants du CSE, le comité social d’entreprise soit au courant », fulmine-t-il.

Dans le même temps, l’autre motif qui cristallise l’inquiétude de ces salariés porte sur les conditions de travail. « Les salariés doivent être considérés comme de vrais collaborateurs. Nous demandons un investissement au niveau de l’amélioration des conditions de travail. Il y a des machines qui doivent arriver depuis trois ans et qui ne sont toujours pas là. Sans compter la chaleur dans les locaux : cet été, on a frôlé les 43 degrés à l’intérieur. Nous avons pourtant déjà alerté le CSE à ce sujet, en juillet 2021 », s’indigne Pedro Da Silva.

Incompréhension de la direction

Côté direction, pas question de laisser dire qu’il y a un manque d’investissement. « Plus de 3,7% du chiffre d’affaires est réinvesti. Plus d’un million d’euros par an est consacré aux machines, y compris cette année. Trois machines neuves arrivent cette année. L’an passé, nous avons reçu trois robots neufs. C’est particulier pour les sableuses, car cela représente un gros investissement. Nous sommes en train de voir les fabricants, afin de pouvoir chiffrer les opérations de remise en état de ces machines », décrit Bertrand Lefranc.

Le directeur des deux sites réfute en outre la « reprise » de l’entreprise. « Il s’agit de l’entrée d’un nouvel actionnaire dans l’entreprise. Les actionnaires déjà présents sont restés, ce qui est une nouvelle positive. Le fait qu’il y ait un nouvel entrant est une chance pour notre développement. Cela permet d’avoir de nouveaux marchés et de faire de nouvelles acquisitions », se justifie le directeur de NP-Jura.  

Quant à l’aspect financier évoqué par les salariés en grève, la direction évoque ne pas pouvoir verser les 800 euros de prime demandés. « Il faut que nous puissions maintenir l’équilibre budgétaire. Sans compter les résultats : s’il y a une perte de résultat, cela touche le budget et donc la participation. Pourtant, on est content de verser une participation aux salariés. Entre 2021 et 2022, il y a eu plus de 800.000 euros supplémentaires reversés, soit 15 à 16 mois de salaire », explique Bertrand Lefranc.

En contrepartie, le responsable évoque plusieurs propositions faites aux salariés des deux sites employant près de 190 salariés. « Nous leur avons d’abord proposé de majorer leur prime vacances avant les congés d’été, ce qui représentait 150 euros bruts pour les salaires proches du SMIC. Cela, versé au mois de juillet. Nous avons voulu verser 200 euros bruts à l’ensemble des salariés. Histoire de patienter avant le vote de l’Assemblée nationale, concernant les délibérations sur le pouvoir d’achat. Ces propositions ont été refusées », commence le directeur du site.

« À la reprise, le 23 août, nous avons dit que nous étions prêts à ne pas prendre en compte les absences excusées par la grève, accompagnée d’une prime nette de 500 euros et d’un rachat des RTT, les réductions du temps de travail, à hauteur de 125%. Ici encore, cela n’a pas été accepté. Sans compter les 600 euros bruts, dernièrement », complète-t-il.

Les salariés en grève indiquent être prêts à lever de suite leur mouvement, s’ils perçoivent la prime réclamée.

 

 

 

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