“Pour que ça n’arrive à personne d’autre” : une jeune femme autiste agressée sexuellement dans un hôpital psychiatrique

Marie-Claire, 27 ans, a été agressée sexuellement par un autre patient dans un ascenseur de l’hôpital de Saint-Ylie à Dole (Jura) au cours de l’été. Le père de la victime a déposé plainte contre l’agresseur présumé.

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Il est un peu plus de 22h le 13 juillet 2024 lorsque Michel Goettmann est appelé par l’hôpital de Saint-Ylie à Dole (Jura). Au bout du fil, on lui annonce que quelque chose est arrivé à sa fille un plus tôt dans la soirée. Plusieurs heures avant, Marie-Claire a été retrouvée avec un autre patient dans l’ascenseur avec son soutien-gorge dégrafé. Elle présente plusieurs ecchymoses sur le corps. 

La jeune fille, atteinte d’autisme, est mutique. Selon le certificat médical effectué sur place juste après les faits, “elle présente des épisodes de pleurs par intermittence et des signes d’hypervigilance”. Difficiles alors de comprendre ce qu’il s’est exactement passé, néanmoins les blessures physiques apparentes attestent de l’agression.

Un nouveau traumatisme dans une période déjà compliquée

Pour Michel Goettman c’est le choc, imaginer que son enfant a été agressé dans l’enceinte d’un hôpital est bouleversant. D’autant plus que la famille vit une période assez compliquée : “Elle est arrivée à l’hôpital après une sorte de crise d’angoisse, suite au décès de son frère quelques semaines plus tôt. Le 13 juillet, sa maman est venue la chercher, car c’était son anniversaire, elle l’a ramené le soir et c’est là qu’elle s’est fait agresser” confie Michel Goettman à nos journalistes Norbert Evangelista et Hugues Perret. 

Même s’il a été entendu par la direction de l’hôpital quelques jours plus tard, le père de la victime a encore du mal à comprendre que cela ait pu arriver : “Je comprends bien qu’ils manquent de personnels dans tous ces établissements, qu’ils ne peuvent pas être derrière chaque patient, mais malgré tout, il y a quand même un manque de surveillance sur cette affaire” estime-t-il. Ce que reproche le père de famille à l’hôpital, c'est la sectorisation géographique des patients et non par pathologie. L’agresseur présumé de sa fille était atteint de schizophrénie. 

Une sectorisation nécessaire ?

Concrètement, depuis 1960, en France, les patients des hôpitaux psychiatriques sont rassemblés dans les différents bâtiments en fonction de leur région d’origine. Ainsi, des patients de diverses pathologies peuvent être amenés à se fréquenter. Une sectorisation que ne comprend pas Michel Goettman. 

Néanmoins, Nelly Vorillon, secrétaire du syndicat du personnel CGT au CHS du Jura, tient à expliquer cette sectorisation : “On ne peut pas classer des gens d’amblé et leur imposer un diagnostic, il faut parfois plusieurs mois pour poser un diagnostic” précise-t-elle “Le principe de la sectorisation, c'est de permettre une continuité des soins”. Pour l’élue CGT, mettre fin à cette organisation n’est pas une solution. Cette agression est clairement problématique, mais pour elle, il aurait été difficile de l’anticiper. 

On ne peut pas être derrière chaque personne, on manque drastiquement de moyens.

Nelly Vorillon

Secrétaire du syndicat du personnel CGT au CHS du Jura

Aujourd’hui, Marie-Claire tente tant bien que mal de se remettre de cette agression. “Je pense que tout est lié, l’agression, la mort de son frère, un de l’un de ses meilleurs amis, donc en ce moment, elle est sous sédatif bien assez fort” commente son père. Michel Goettman a d’ores et déjà déposé plainte contre l’agresseur présumé. Son objectif : que de tels faits "n'arrive à personne d'autre". Il envisage aussi d’attaquer en justice l’hôpital dans les prochaines semaines.

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