Le personnel de la maison de retraite des Opalines à Foucherans dans le nord du Jura tiennent le piquet de grève pour la 9ème journée consécutive. Elles dénoncent un rythme de travail trop lourd dans un établissement qui accueille plus de résidents que prévu.
Des soignantes épuisées par un rythme de travail effréné, des arrêts de travail pour dépression, un établissement qui accueille 77 résidents au lieu de 75 places, un usage abusif de CDD... la liste des réclamations du personnel de la maison de retraite privée des Opalines de Foucherans est longue. Les salariées se sont mises en grève lundi 3 avril.
Leurs revendications :
- le recrutement en CDI de soignants qualifiés
- Moins de recours aux CDD (une soignante sur deux est en CDD d'après la CGT)
- le remplacement des absents
- l'augmentation des salaires et des primes du dimanche
Un courrier adressé à l'ARS par la CGT
La CGT dénonce aussi le remplacement des grévistes par du personnel d'entreprises d'aide à domicile et des soignants d'autres établissements des Opaline, avec un dépassement de la durée légale de travail.Depuis le début du mouvement, une quinzaine de soignantes mais aussi du personnel de service tiennent le piquet de grève devant l'établissement. Elles sont rejoints par des familles de résidents et d'autres délégations syndicales.
D'après la CGT, il n'y a pas de dialogue avec la direction. Le syndicat s'est adressé à l'ARS dans un courrier.
L'inspectrice du travail s'est déplacé deux fois pour vérifier les conditions de travail des remplaçants des grévistes mais elle n'a pas adressé d'avertissement, d'après la direction.
Un taux d'absentéisme inférieur à la moyenne du groupe, d'après la direction
Joint par téléphone, Philippe Gevrey, le directeur du groupe des Opalines, affirme qu'il n'y aura pas de mouvement sur les salaires. Des discussions sur l'organisation du travail étaient en cours avant le mouvement de grève. Une réunion est prévue ce jeudi 13 avril.Le directeur reconnait qu'il y a eu "des problématiques de remplacement il y a quelques mois mais la situation a été rétablie". D'après lui, seuls deux postes sont pour l'instant pourvus par des CDD "non diplômés mais compétents", et le taux d'absentéisme est inférieur à la moyenne du groupe. Philippe Il regrette que les discussions aient été "bloquées" par la grève. Philippe Gevrey dément aussi le chiffre de 77 résidents.
Les salariées s'étaient déjà mobilisées en 2015 après la mise à pied d'une de leur collègue.