Chevaux mutilés : le procureur du Jura invite les propriétaires à examiner leurs animaux après trois nouvelles attaques

Trois nouvelles attaques de juments ont eu lieu ces derniers jours à Saint-Claude, Leschères et Courlans près de Lons-le-Saunier (Jura). Une série qui mobilise les gendarmes. Le mode opératoire est le même et vise les organes sexuels des animaux. 

Une attaque de plus. Elle remonterait à la nuit de dimanche à lundi 25 août ou dans la journée de lundi. Les faits ont été découverts vers 22 heures. A Courlans, près de Lons-le-Saunier, une jument a été la cible d'une attaque. Le ou les agresseurs n'ont pas eu le temps de mener à terme leur acte a indiqué ce mardi 25 août le procureur de la République du Jura, Lionel Pascal.


Quatre attaques de juments en quelques jours dans le département du Jura 




Dans le département du Jura, en 11 jours, quatre juments ont été attaquées. Ce weekend à Ranchette à Saint-Claude et Leschères non loin de là, deux juments ont subi des sévices sexuels. Elles sont blessées mais ont survécu.

Le 14 août , une jument était morte à Thoiria. Aïda, avait été retrouvée mutilée dans un champ. Son œil a été retiré et une châtaigne, une excroissance cornée située en dessous du genou, lui a également été coupée. 

 

Quelques jours plus tôt, c'est en Bourgogne, le 8 août, qu'une pouliche a été retrouvée à Cluny en Saône-et-Loire,  le cœur poignardé, une oreille coupée, un œil et des organes arrachés.
 
 

Dans le Jura, le mode opératoire semble être le même, il vise les organes génitaux des chevaux 

Lionel Pascal, procureur de la République du Jura




"Il y a un mode opératoire qui semble récurrent et qui se caractérise par la volonté d'infliger des actes cruels à des animaux complètement inoffensifs. Le mode opératoire semble être le même, il vise uniquement les parties génitales des chevaux. Néanmoins, toutes les lésions ne sont pas les mêmes, peut être parce que les auteurs ont pu être gênés et n'ont pas pu mener leur projet à terme" indique le Procureur de la République.

Les enquêtes sont confiées à la section de recherches de Besançon, les brigades de recherches de Saint-Claude et Lons-le-Saunier en collaboration avec l'office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP). Pour l'instant, aucun lien n'est fait avec les autres attaques qui ont été signalées ces derniers mois, dans plusieurs autres régions de France. Lundi 24 août, une jument a été découverte  morte et mutilée, l'oreille droite coupée, dans un champ près de Mauléon, dans les Deux-Sèvres.


Dans le Jura, "il y a un phénomène sériel" assure le Procureur de la République


"Je ne sais pas si elle résulte d'un même individu, mais il est important d'y mettre un terme" lance le Procureur. Des analyses de prélèvements sanguins sont en cours pour savoir si les juments ont été droguées avant d'être attaquées. "Il n'y a pas d'éléments qui permettent de dire si on a à faire à un seul individu ou à un groupe uni" estime à ce stade de l'enquête le Procureur. L'enquête s'annonce compliquée pour identifier les auteurs et leurs mobiles. 

Le Parquet de Lons-Le-Saunier a ouvert une enquête pour "sévices graves ou actes de cruauté envers un animal domestique apprivoisé ou captif". Les actes de cruauté envers les animaux sont passibles de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende.


 


Les propriétaires de chevaux invités à examiner régulièrement leurs animaux



Lionel Pascal invite toute personne qui aurait des informations ou témoignages susceptibles de faire avancer l'enquête à contacter la gendarmerie au numéro vert 0 800 00 47 12.
"J'invite les propriétaires et gardiens de chevaux à être extrêmement vigilants à l'égard de leurs animaux" explique le procureur. Sécuriser les bêtes est la priorité. Le procureur suggère aux propriétaires de chevaux de vérifier si leurs animaux n'ont pas été victimes d'agressions, de lésions qui n'auraient pas été détectées, ou de traces d'injections qui laisseraient des traces sur la peau des équidés. L'idée est de recenser d'éventuels autres actes de cruauté dans le secteur.

 


Mi-août, le Conseil du cheval en Bourgogne-Franche-Comté a demandé aux professionnels d'"exercer une vigilance particulière vis-à-vis de comportements inappropriés ou suspects". À Leschères dans le Jura, où une jument a été agressée, un propriétaire de cheval nous explique avoir installé une caméra de surveillance dans le box de son cheval, un postier breton. "C'est inadmissible ce genre de choses, de cruauté, de s'en prendre à des animaux qui ne peuvent pas se défendre. Il faut tout faire pour arrêter ce genre d'actes", nous confie l'homme. Il sait très bien que sécuriser les chevaux dans les prés n'est pas possible. "Le cheval est un être vivant, il faut s'en occuper, le sortir, le faire travailler. Un cheval ça fait partie d'une vie, c'est une passion, je comprends très bien les gens qui dorment à côté de leurs chevaux" conclut ce propriétaire de chevaux, forcément inquiet par cette vague d'agressions cruelles sur des animaux. 

 
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