La triste liste de actes de cruauté cet été envers des équidés s'allonge. Dans le secteur de Saint-Claude dans le Haut-Jura, deux nouvelles bêtes ont été attaquées. Une enquête de gendarmerie est en cours. D'autres actes de cruauté ont été récensés dans d'autres régions de France.
Deux juments victimes de mutilations sexuelles. Les animaux ont été découverts ce weekend du 22-23 août dans les environs de Saint-Claude dans le Haut-Jura.
"Ces nouvelles attaques sur des juments ont eu lieu avec un mode opératoire particulier, puisque les animaux étaients vivants" indique le Procureur de la République du Jura Lionel Pascal. L'enquête est entre les mains de la brigade de recherche de la gendarmerie à Saint-Claude. Une enquête menée en lien avec l'office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP) qui s'intéresse de près à d'autres actes de mutilations intervenus ces dernières semaines dans plusieurs régions de France.
"Cette affaire fait l'objet d'un traitement prioritaire, le mode opératoire est d'une telle sauvagerie"
A Ranchette sur la commune de Saint-Claude, et à Leschères, des prélevements ont été réalisés indique le Procureur. La médecine vétérinaire légale permettra peut-être de fournir quelques éléments à l'enquête. "Cette affaire fait l'objet d'un traitement prioritaire, le mode opératoire est d'une telle sauvagerie" déplore le Procureur qui invite les personnes disposant de tout renseignement sérieux et susceptible de faire évoluer l'enquête à contacter sans tarder la gendarmerie.
"Ces mutilations se déroulent dans des lieux isolés où une surveillance technique est impossible" ajoute le Procureur. Pour quelles raisons le ou les auteurs s'attaquent-ils à des animaux ? La question reste sans réponse pour l'instant.
Le Parquet de Lons-Le-Saunier a ouvert une enquête pour "sévices graves ou actes de cruauté envers un animal domestique apprivoisé ou captif". Les actes de cruauté envers les animaux sont passibles de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende. Depuis 2015, l'animal n'est plus considéré au regard du code civil comme un objet comme c'était le cas auparavant, mais comme un être sensible.
La troisième mutilation en quelques jours dans le département du Jura
Dans le Haut-Jura, c'est la troisième fois en moins de 10 jours qu'une jument est retrouvée mutilée. A Thoiria dans le Jura, le 14 août 2020, une jument est morte. Aïda, avait été retrouvée mutilée dans un champ. Son œil a été retiré et une châtaigne, une excroissance cornée située en dessous du genou, lui a également été coupée.
Quelques jours plus tôt, c'est en Bourgogne, le 8 août, qu'une pouliche a été retrouvée à Cluny en Saône-et-Loire, le cœur poignardé, une oreille coupée, un œil et des organes arrachés.
A la suite de ces attaques, le Conseil du cheval en Bourgogne-Franche-Comté a demandé aux professionnels d'"exercer une vigilance particulière vis à vis de comportements inappropriés ou suspects".
Des mutilations de chevaux recensées dans toute la France
Fin juin, une note du Service central du renseignement territorial, évoquée par Le Parisien, recensait déjà au moins onze faits similaires en France entre décembre 2018 et l'été 2020.
Essonne, Saône-et-Loire, Jura, Côtes-d'Armor, Loire. Puy-de-Dôme, la Moselle, la Vendée, l'Aisne ou la Seine-Maritime ont été touchés. Des enquêtes sont ouvertes, confiées aux gendarmes locaux appuyés par l'Office central de lutte contre les atteintes à l'Environnement et à la Santé publique. "Est-ce un challenge lancé sur internet ? Un défi ? La pulsion d'un individu ? Toutes les pistes sont envisagées", indiquait fin juin Bruno Wallart, commandant de la compagnie de Riom en Auvergne.