C'est sans doute une des rares bonnes nouvelles en cette période de crise sanitaire liée au coronavirus Covid-19 : la qualité de l'air de nos villes est en nette amélioration. Mais attention tout de même à la qualité de l'air dans notre habitation, là où nous sommes confinés.
La qualité de l'air s'est nettement améliorée avec les mesures de confinement et de restriction de circulation. En Franche-Comté, comme partout en France et en Europe. C'est ce qu'explique Francis Schweitzer, le directeur d'ATMO Bourgogne Franche-Comté, l'organisme qui surveille la qualité de l'air, avec pour objectif d'en informer le public.
A quoi voit-on l'amélioration de la qualité de l’air en ce moment ?
Les organismes qui vérifient la qualité de l’air concentrent leurs travaux sur plusieurs polluants précis :
Il y a un polluant marqueur par rapport au trafic routier, c'est le dioxyde d'azote. Là, on voit une très nette diminution, de l'ordre de 80%. On a rarement observé des niveaux aussi bas, en particulier à proximité des axes routiers,
précise Francis Schweitzer. Il y a aussi une baisse des autres polluants mesurés : les poussières, (« particules ») ozone, et hydrocarbures. Mais la baisse est moins marquée, car d'autres activités humaines, sources de pollutions, restent présentes, comme le chauffage des habitations.
Le directeur d'ATMO Bourgogne Franche-Comté tempère toutefois cette amélioration :
Il faut aussi garder à l'esprit qu'il y a eu pas mal de vent froid ces derniers jours, la concentration des polluants a baissé parce qu’ils ont été dispersés naturellement
Attention à l’air de votre logement !
L’endroit le plus pollué n’est pas celui auquel on pense : il s’agit de notre habitation. L’air y est plus pollué qu’à l’extérieur. On peut y trouver des moisissures ; des substances nocives pour la santé dégagées par les matériaux de construction, les meubles, les produits d’entretien ou les peintures ; des acariens.
Quand on est confinés dans son logement, dans un milieu clos, on est donc particulièrement exposés à cette pollution intérieure. Alors voici le bon geste à adopter :
C'est du bon sens : pensez à ventiler ! Il faut aérer, plusieurs par jour pendant 5 minutes, ouvrez les fenêtres, les portes,
précise Francis Schweitzer. Même avec une habitation équipée d'une système de ventilation (VMC, ventilation mécanique contrôlée), le conseil reste valable. En effet :
Quand on a une VMC, on pense qu'elle fonctionne bien, mais quand on fait des mesures de débit, on peut avoir de mauvaises surprises. Les conseils des anciens, aérer un bon coup, mettre les draps dehors, restent valables. La VMC jouera son rôle le restant de la journée
Il y a quoi dans l'air que nous respirons ?
L'air, nous en respirons 15000 litres par jour ! De quoi est-il composé ? La réponse dans cette infographie :
A cet air ambiant "normal" s'ajoutent donc, en quantités infimes, des gaz polluants.
Et les pollens ?
ATMO Bourgogne Franche-Comté surveille aussi les taux de concentration des pollens. En raison des mesures de confinement, une partie de l’activité a été réduite. Sur la base des années précédentes et de l’expérience acquise, les taux de pollens présents actuellement dans l’air sont calculés sur les données des années précédentes. Seraient donc particulièrement présents actuellement les pollens de frêne, charme et peuplier.
L'air pur, on peut le trouver où ?
L'air pur ça n'existe pas ! L'air pur, il faut l'imaginer légèrement pollué, ce serait l’ « état zéro »
explique Francis Schweitzer. Cet « état zéro » est modifié principalement par les activités humaines qui font augmenter les polluants, auxquels s'ajoutent des phénomènes naturels comme les feux de forêts, le volcanisme, les dégagements gazeux des marais etc.
Comme le précise le site d'ATMO Bourgogne Franche-Comté la pollution atmosphérique est définie comme "l'introduction par l'homme, dans l'air et les espaces clos, de substances ayant des conséquences préjudiciables à la santé humaine, aux ressources biologiques et aux écosystèmes, ainsi qu'au climat."