La décision de libération conditionnelle du faux docteur Jean-Claude Romand sera rendue le 11 janvier

La décision sur une libération conditionnelle du faux médecin Jean-Claude Romand, condamné à la perpétuité pour l'assassinat de cinq membres de sa famille en 1993, sera rendue le 11 janvier, a annoncé la procureure de Châteauroux Stéphanie Aouine. 

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Le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand avait tué de sang froid sa femme, sa fille de sept ans et son fils de cinq ans à Prévessin-Moëns (Ain), puis ses parents à Clairvaux-les-Lacs (Jura). Il rentre chez lui, met le feu à sa maison, avale des barbituriques, et rate son suicide.
  
Vingt-cinq ans après les faits, la décision sur une libération conditionnelle de Jean-Claude Romand doit être rendue le 11 janvier prochain. C'est ce qu'a déclaré la procureure de Châteauroux, à l'issue d'une audience mardi à la prison de Saint-Maur (Indre).

"Je suis encore plus confiant à la sortie qu'à l'arrivée. Les débats ont été riches en émotion et intéressants. J'ai confiance dans la décision que va rendre le tribunal", a déclaré à la sortie de cette audience l'avocat de M. Romand, Jean-Louis Abad.
    L'audience a duré quatre heures et le parquet s'est opposé à la libération conditionnelle, a précisé Me Abad. "C'est une demande prématurée", a réagi pour sa part Laure Moureu, avocate représentant les parties civiles.
    
Âgé de 64 ans, Jean-Claude Romand, surnommé le "docteur Romand" parce qu'il était parvenu pendant plus de 15 ans à mentir à son entourage, en se faisant passer pour un médecin de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), avant d'assassiner sa famille, a été condamné à la perpétuité en 1996. 
    
Une affaire hors norme qui a inspiré cinéma et littérature. Décrit à son procès par les psychiatres comme un "mythomane" atteint "d'une pathologie
narcissique", le faux médecin de l'OMS vivait en escroquant des proches (dont son père) qui lui avaient confié leurs économies pour, disait-il, les placer en Suisse.
    Ayant purgé sa peine de sûreté de 22 ans, Jean-Claude Romand est théoriquement libérable depuis 2015.
    
Le tribunal d'application des peines est composé du juge d'application des peines et de deux magistrats. Au total, neuf personnes étaient présentes mardi à l'audience dont la procureure, Jean-Claude Romand et son avocat, la directrice de la maison centrale de Saint-Maur (Indre), le responsable du service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP) et l'avocate de la partie civile, qui représente les deux frères de l'ex-épouse de Jean-Claude Romand, Florence Romand.
  
Pour rendre sa décision, le tribunal se base sur le dossier initial et les évaluations faites par le Centre national d'évaluation (CNE), qui évalue la dangerosité des détenus, où Jean-Claude Romand a passé six semaines.  
    
Les évaluations faites par des psychologues, psychiatres, mais aussi des personnels de l'administration pénitentiaire, des agents du SPIP sont ainsi finement étudiées pour savoir si Jean-Claude Romand peut accéder ou non à une libération conditionnelle et s'il est ou non potentiellement dangereux.
 
Une première audience, le 18 septembre, s'était achevée par un renvoi.

 

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